Entre 250 et 300 personnes ont pris part samedi en fin d’après-midi à la manifestation de soutien au Pantographe à Moutier. Le cortège est parti de la gare pour se diriger jusqu’à l’Hôtel de Ville. Le rassemblement était organisé par le fOrum culture – qui a succédé au Forum interjurassien de la culture – et par le Pantographe. La manifestation a été mise sur pied dans le cadre du conflit qui oppose le collectif culturel prévôtois à l’entreprise Tornos, propriétaire de l’ancienne usine Junker. Le Pantographe est menacé d’expulsion par la direction du fabricant prévôtois de machines-outils qui exige que le collectif culturel quitte les locaux d’ici au 29 février.
Une pétition mais toujours pas de solution à l’horizon
La manifestation a débouché sur la remise d’une pétition munie de plus de 3'000 signatures au conseiller communal de Moutier en charge de la culture, Marcel Winistoerfer. Le texte demande aux autorités prévôtoises ainsi qu’au Conseil du Jura bernois et à l’Office cantonal bernois de la culture de s’engager pour le maintien du Pantographe. Marcel Winistoerfer a indiqué que la pétition sera transmise dès lundi à la chancellerie municipale. Le Conseil municipal traitera le texte probablement lors de sa prochaine séance.
Par ailleurs, Marcel Winistoerfer a fait part de sa « contrariété » face au ton utilisé récemment par le Pantographe à l’égard de la direction de Tornos suite à l’accueil de migrants par le collectif culturel. « Si, sur le fond, je peux toujours essayer de vous comprendre, sur la forme, je vous le concède, je n’y arrive plus trop », a déclaré le conseiller municipal prévôtois en charge de la culture. Marcel Winistoerfer estime qu’il sera difficile de réunir les deux parties autour d’une table pour tenter de trouver une solution.
A la recherche du dialogue
Le dialogue entre le Pantographe et Tornos est rompu à l’heure actuelle mais le collectif culturel espère qu’il pourra reprendre. Le co-responsable de l’institution, Gilles Strambini, demande à la direction de l’entreprise de considérer le collectif culturel comme un interlocuteur, « ce qui n’a pas été cas jusqu’à présent », selon lui. Il estime également que Tornos dispose « d’autres solutions » que d’expulser le Pantographe et que l’entreprise doit donc « revoir ses plans ».
Gilles Strambini se dit, par ailleurs, « très content » de la mobilisation suscitée par la manifestation de samedi qu’il qualifie de « belle réussite ». Il espère, enfin, que la pétition suscitera une prise de position de la part des politiques pour demander à la direction de Tornos l’ouverture de discussions. /fco