Le Ministère public a requis deux ans et demi de prison dont six mois ferme contre l'ex-juge grison accusé du viol d'une stagiaire en 2021. Devant le Tribunal de district du Plessur (GR), à Coire, la défense a plaidé le consentement et demandé l'acquittement.
Face aux juges, la procureure a exigé, vendredi, une condamnation pour viol et contraintes sexuelles. Selon elle, une condamnation assortie d'un sursis partiel est possible.
La procureure a également demandé que le prévenu âgé de 49 ans écope d'une peine pécuniaire de 60 jours-amende à 90 francs pour avoir envoyé des menaces anonymes par écrit à sa victime présumée et à son compagnon au cours de l'enquête pénale.
Déclarations de l'ex-stagiaire crédibles
Dans l'acte d'accusation, les déclarations de la jeune femme âgée de 27 ans sont jugées crédibles, car très précises. Celles du prévenu le sont moins et elles sont peu détaillées.
L'avocate de l'ancienne stagiaire exige des dommages et intérêts pour sa cliente en raison de l'arrêt maladie et de la thérapie qu'elle doit suivre à cause des symptômes post-traumatiques endurés.
Actes consentis, selon l'accusation
L'après-midi, l'avocate de la défense a plaidé l'acquittement de son client. Elle a même annoncé le dépôt d'une plainte pour diffamation contre l'ex-stagiaire.
Selon la défense, le rapport sexuel incriminé et les situations de harcèlement présumé étaient en réalité des actes consentis par la jeune femme. Si l'accusé avait usé réellement de la violence, l'ex-stagiaire se serait défendue de manière plus décisive, a soutenu l'avocate de l'ancien juge.
A ce sujet, la défense a aussi fait valoir le fait que les analyses médicales, auxquelles la jeune femme s'est soumise le soir même du viol présumé, n'ont révélé aucune violence. Cette dernière ne s'est pas non plus plainte de douleurs à l'hôpital.
Jugement à une date ultérieure
Le jugement sera rendu 'dans les prochains jours', à une date à déterminer, a annoncé la Cour. En raison du grand intérêt public de l'affaire, le procès se déroule à Coire dans la salle du Grand Conseil grison.
Jeudi, la victime présumée et le prévenu avaient été auditionnés par la Cour, de même que des témoins. La jeune femme a raconté les harcèlements sexuels et verbaux qu'elle dit avoir subis en tant que stagiaire de la part de l'ancien juge administratif, ainsi que le viol dont elle dit avoir été victime au soir du 13 décembre 2021. Des traces d'ADN du prévenu ont été trouvées dans ses parties intimes.
L'accusé conteste les faits. Selon lui, la stagiaire était consentante. L'affaire a été révélée fin 2022, suite à l'ouverture d'une enquête pénale contre le prévenu qui s'est alors retiré de ses fonctions de juge au Tribunal administratif grison.
En outre, la défense a fait état d'échanges par voie électronique entre l'ancien juge et l'ex-stagiaire. Le jour des violences présumées, la jeune femme et le quadragénaire se sont écrit quelques messages (en espagnol), dans desquels l'ex-juge lui a assuré qu'elle lui manquerait à la fin de son stage. Ce à quoi la jeune femme a répondu 'toi aussi', une réponse qui n'est pas celle d'une personne se sentant agressée, a relevé la défense.
/ATS