Malgré une hausse des nuitées cet été, HotellerieSuisse tire un bilan 'mitigé' de la saison passée, en raison des pertes dues aux conditions météorologiques, à la hausse des coûts et à la concurrence intense, qui ont davantage touché les régions alpines.
Après avoir interrogé ses membres, dont 160 ont répondu, HotellerieSuisse constate en effet que la croissance estivale n'a été que ponctuelle.
'La saison a été perçue différemment, selon les régions de Suisse', explique l'organisation faîtière lundi dans un communiqué. Ainsi, les établissements des régions alpines ont et continuent de subir une pression particulièrement forte sur les coûts, 'notamment en raison de l'augmentation des frais de personnel et des prix de l'énergie ainsi que de l'inflation générale'.
Pas moins de 43% des hôteliers de ces régions affirment ne pas être satisfaits de la saison, alors que pour l'ensemble de la Suisse, deux tiers des établissements indiquent avoir réalisé une saison satisfaisante.
Baisser les prix malgré tout
La politique des prix préoccupe les établissements d'hébergement car nombre d'entre eux n'ont qu'une marge de manoeuvre limitée pour adapter leurs tarifs et ne peuvent répercuter l'augmentation des coûts sur leurs clients que dans une faible mesure, la demande ne le permettant plus. 'Certains établissements ont même déjà baissé leurs prix afin de rester compétitifs et de maintenir la demande', souligne HotellerieSuisse.
En outre, la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée continue de faire grimper les coûts de personnel et le caractère à court terme des réservations et la situation géopolitique rendent difficile une planification à long terme.
La branche s'inquiète également du changement climatique, qui la met devant 'de grandes tâches', pour lesquelles elle se dit toutefois prête à investir. Elle avertit que la réduction des subventions dans le secteur du tourisme pourraient avoir un impact considérable.
Pour la saison d'hiver, la majorité des établissements s'attend à un chiffre d'affaires similaire à celui de la même période de l'année précédente. En ne tenant compte que des entreprises alpines, l'optimisme est un peu plus grand: un tiers des personnes interrogées s'attend à des recettes légèrement supérieures.
Les perspectives financières restent néanmoins sombres, car l'augmentation des coûts pèse sur les rendements et la demande est considérée avec prudence. 'Des chiffres d'affaires plus élevés ne sont malheureusement plus synonymes de bénéfices plus importants', souligne l'organisation.
Davantage de départs à l'étranger
Dans le même temps, le voyagiste suisse Kuoni a annoncé lundi qu'il enregistrait une hausse de réservations de voyages anticipées, se traduisant par une augmentation de son chiffre d'affaires pour des départs en 2025 'de 8% supérieur à la même valeur de l'année précédente'. La croissance actuelle est de 15% pour les ventes en ligne.
Pour cette année, Kuoni prévoit 'une nette hausse' de ses recettes, à deux chiffres, en raison de la demande de voyages 'toujours élevée' de la population suisse.
/ATS