Dans les dossiers : « Ce n’est pas à la CAJB de retourner les panneaux »

Si elle soutient la démarche des paysans, la Chambre d’agriculture du Jura bernois a préféré ne pas prendre part aux diverses actions de contestation menées dans la région

Martin Kohli Le président de la Chambre d'agriculture du Jura bernois Martin Kohli reconnaît que le système politique suisse favorise les collaborations entre agriculteurs et autorités.

La colère du monde paysan en Europe résonne jusque dans nos contrées. Des agriculteurs ont mené plusieurs actions pacifiques le week-end dernier. Ils ont notamment retourné des panneaux de localités, en écho au slogan du mouvement, « On marche sur la tête ».

Une meilleure reconnaissance, pas de coupes budgétaires et une augmentation des prix au producteurs : voici quelques-unes des revendications de l’Union Suisse des paysans. Martin Kohli, président de la Chambre d'agriculture du Jura bernois (CAJB) était l’invité de La Matinale RJB ce mercredi. Dans une prise de position écrite, l'institution a exprimé son soutien à la démarche des agriculteurs, mais elle a pris la décision de ne pas participer aux manifestations en raison de la « conviction que la situation agricole en Suisse peut différer de celle de ses voisins ».

« La CAJB discute avec les autorités, ajoute Martin Kohli. Nous n'avons pas la même culture de grève que la France ». Avant de souligner que le système politique suisse avec notamment ses initiatives et les référendums favorise les collaborations avec les autorités.

Ouvrir le dialogue

Nous vivons dans une époque charnière en manière de politique climatique. Il semble y avoir un éternel combat entre les paysans et les écologistes qui viennent avec des propositions environnementales. Nous voterons cette année sur l'initiative « Biodiversité », qui veut que 30% de la surface du pays soit placée sous protection. « Ce que je reproche aux écologistes, c'est qu'ils ne connaissent qu'une partie de la vérité », regrette Martin Kohli. « Ils veulent nous imposer des mesures qui ne sont pas réalisables sur le terrain ».

Le président de la CAJB met un point d'honneur à ouvrir le dialogue entre les bords politiques. L'institution avait d'ailleurs organisé un débat sur l'agriculture avec tous les partis l'année dernière en vue des élections fédérales. /ddc


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