La région affiche un taux de logements vides trois fois plus élevé que la moyenne nationale. Une faible offre d’emplois notamment explique cette tendance.
La Suisse fait face à une pénurie de logements. Les derniers chiffres de l’Office fédéral de la statistique (OFS) publiés en juin présentent un taux de vacance de 1,1%. Pourtant, la tendance inverse se produit dans le Jura bernois. Plusieurs communes se situent bien au-dessus de cette moyenne avec un taux de logements vides avoisinant les 8%, comme à Valbirse.
La tendance est toutefois à la baisse. Depuis 2022, le nombre de logements vacants s’est réduit de 20%, explique Julien Tobler dans La Matinale ce mercredi. On le doit notamment à l’essor du télétravail après la pandémie de Coronavirus. « Les zones périphériques ont donc gagné en attractivité », souligne le consultant en immobilier chez Wüest Partner.
Mais avec un taux de vacance moyen de 3,8%, le Jura bernois est l’une des régions de Suisse avec le plus de logements vides. On l’explique d’une part par la croissance démographique, qui est cinq fois plus faible que dans le reste du pays depuis dix ans. La région a par ailleurs peu à offrir en termes d’emplois avec 3% de postes supplémentaires en une décennie, contre 6% en moyenne cantonale.
« Le Jura bernois peine à attirer de nouvelles populations et de nouvelles entreprises »
Des prix plus bas
Dans la situation actuelle de pénurie de logements, le taux de logements vides dans le Jura bernois constitue un avantage pour les investisseurs immobiliers. « Le niveau des prix particulièrement abordables peut attirer de nouveaux ménages », soulève Julien Tobler. Le spécialiste se fie au taux de vacance optimal, calculé par Wüest Partner, à savoir le taux auquel les loyers et les prix de vente ne fluctuent pas. Au niveau cantonal, le taux réel est en dessous du taux optimal, ce qui génère une hausse des prix et peut provoquer un déplacement des populations vers des régions financièrement plus accueillantes comme le Jura bernois.
« Il faut viser en priorité les familles »
« Une chance à saisir »
En raison de son manque de dynamisme lié à l’emploi et à la démographie, le Jura bernois fait donc face à un certain nombre de défis. Le télétravail pourrait permettre à la région de se développer davantage en alliant travail à distance et confort de vie. « Dans le contexte actuel de pénurie de logements, on peut s’attendre à ce que la demande de logements en propriété se renforce, ce qui représente une chance à saisir pour le Jura bernois », conclut Julien Tobler. /ddc