Une récente étude du syndicat Unia montre que la majorité des apprentis se sentent stressés au travail. Le directeur général du CEFF invoque un problème sociétal profond
Protéger la santé des apprentis, c’est l’un des défis auxquels écoles et entreprises font face en cette rentrée. Une enquête d’Unia sortie au début de l’été montre que la plupart des apprentis souffrent de stress et d’épuisement au travail. Un jeune sur quatre abandonne sa formation. Le syndicat estime que les entreprises formatrices doivent impérativement mieux prendre soin des apprentis.
Invité de La Matinale ce mercredi, Cédric Bassin, directeur général du Centre de formation professionnelle Berne francophone (CEFF), se dit à moitié surpris. « Cela fait un certain temps que nous constatons que le passage de l’école obligatoire au monde de l’apprentissage est quelque chose de compliqué pour les jeunes », confie-t-il. « Nous avons affaire à des effets profonds sociétaux, où nous avons une différence de conception entre ce que l’on attend dans le monde du travail et ce que les jeunes ont acquis au cours de leur scolarité obligatoire ».
Le directeur du CEFF regrette toutefois que l’enquête d’Unia n’ait pas démontré l’ampleur de la problématique dans les différents champs professionnels et géographiques. « Nous savons très bien que la souffrance dans le travail n’est pas la même d’un secteur à l’autre », ajoute-t-il.
Les écoles assument un rôle complexe
Les centres de formation font partie d’un partenariat serré entre les entreprises formatrices, les écoles, les parents et le service cantonal de la formation professionnelle. « Tous ces partenaires doivent travailler ensemble pour que les choses se passent le mieux possible », insiste Cédric Bassin.
Face aux apprentis en détresse, le rôle des écoles est très complexe. « Nous nous trouvons pris entre deux fronts », constate-t-il. « Nous voulons d’un côté une école intégrative et inclusive dans une société idéale, et de l’autre côté, nous avons les attentes d’un monde professionnel, qui cherche de nouvelles recrues qui ont acquis les compétences nécessaires sur le marché du travail ».
Le CEFF prévoit des dispositifs, qui permettent d’aider, d’écouter et de soutenir les apprentis dans leur parcours d’apprentissage grâce aux médiateurs et aux maîtres de classe. Dans les cas exceptionnellement problématiques, l’office cantonal chargé de la surveillance peut retirer l’autorisation de former à une entreprise. « Cela reste rare. Dans la région, au cours des dix dernières années, ces cas de figure se comptent sur les doigts d’une main », conclut Cédric Bassin. /ddc