Dans les dossiers : les analgésiques aussi peuvent créer une dépendance

Selon les chiffres de l'Office fédéral de la statistique, la consommation d'antidouleurs ne cesse d'augmenter depuis 30 ans. Un expert expose les risques d'addiction à certaines substances

médicaments La prise de médicaments en Suisse s'accroit depuis 30 ans, selon l'Office fédéral de la statistique. (Photo : Libre de droit)

Les Suisses consomment toujours plus de médicaments. L’Office fédéral de la statistique (OFS) a récemment rendu ses chiffres pour 2022. L’automédication n’est pas quelque chose à prendre à la légère. Alexandre Brodard était l'invité de La Matinale RJB ce mercredi. « Le terme 'médicament' fait référence à une substance, qui a une utilisation médicale reconnue », détaille le responsable de CONTACT Nightlife, à Berne. « Ça ne dit rien du tout sur l'innocuité d'une substance ou sur l'absence de dépendance qu'elle peut générer ».

« Les gens ont plus tendance à s’automédiquer pour mieux supporter certaines choses »

Ce sont surtout les analgésiques qui sont entrés dans les habitudes de traitement. Les personnes qui en consomment ont plus que doublé au cours de ces 30 dernières années. « Les Dafalgans, par exemple, ne présentent pas de risques d'addiction », rassure l'expert. Les opiacés et les opioïdes sont plus problématiques. « Le problème est que l'efficacité peut devenir décroissante avec l'usage. Plus on les consommera, moins l'indication pour laquelle ces substances ont été prescrites va être servie ».

 

Consommation de drogues dures aussi en hausse

Héroïne, cocaïne, ecstasy ou encore speed. La consommation des drogues dures n’a pour sa part pas arrêté d’augmenter depuis 20 ans, en particulier chez les jeunes, selon les chiffres de l'OFS. 

La Fondation CONTACT, qui a son siège à Berne, propose différents services pour lutter contre les addictions et pour une consommation plus responsable des substances addictives. « Il y a une acceptation culturelle pour la consommation, c'est un thème qui prend plus de place dans notre société », relève Alexandre Brodard. « En plus d'une facilité d'accès plus grande avec internet, cela conduit à une société plus addictogène ».

« Oui, on peut devenir dépendant à un médicament »

Projet pilote de vente légale de cannabis

Parallèlement, les projets de vente régulée de cannabis fleurissent en Suisse. L'Université de Berne testera le concept cette année dans deux pharmacies bernoise et biennoise avec un échantillon de consommateurs. La Fondation CONTACT voit cela d'un œil positif. « Cela permet un premier contact facilité et aussi plus précoce », salue Alexandre Brodard. /ddc


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