Euro 2024 : « La Suisse a réussi une toute grande performance »

La Suisse est passée proche de l'exploit face à l'Allemagne à l’Euro de football dimanche soir. Après avoir longtemps mené au score, les hommes de Murat Yakin ont concédé l'égalisation (1-1) dans le temps additionnel de la seconde période. Bertrand Choffat, consultant foot de RJB, livre son analyse

Bertrand Choffat « Depuis le début de l’Euro 2024, je dois reconnaître que Murat Yakin est l’un des meilleurs entraîneurs en place », concède Bertrand Choffat, ancien formateur au sein de l’Association suisse de football.

Il n'aura manqué qu'une poignée de secondes à la Suisse pour signer à Francfort l'un des plus grands exploits de son histoire lors de l’Euro 2024. Elle a cru tenir sa victoire contre l'Allemagne à l'Euro de football jusqu'à la 92e. Les hommes de Murat Yakin ont concédé l'égalisation 1-1. « Je n’aime pas le terme ‘exploit’, reprend Bertrand Choffat, invité de La Matinale ce lundi. J’aime plutôt parler d’une toute grande performance, parce que l’équipe était bien en place ».

L’ancien formateur au sein de l’Association suisse de football n’est en temps normal pas un grand fan du sélectionneur national Murat Yakin. « Mais je dois reconnaître que c’est le seul qui prend des risques et qui n’est pas frileux ».

Un scénario idéal

Marquer sur sa première occasion : telle fut le scénario idéal écrit par l'équipe de Suisse lors de la première période. Malheureux à la conclusion quatre jours plus tôt contre l'Ecosse, Dan Ndoye réussissait, cette fois, le geste juste sur un service de Remo Freuler pour ne laisser aucune chance à Manuel Neuer.

A l'origine de cette action, Fabian Rieder justifiait la confiance accordée par Murat Yakin. Il fallait, en effet, une certaine audace pour aligner d'entrée face à la « Mannschaft » un homme qui n'avait été titularisé que... deux fois cette saison en Ligue 1 avec Rennes. L'autre changement opéré par Murat Yakin par rapport au match de mercredi s'était logiquement porté vers Breel Embolo, préféré à Xherdan Shaqiri à la pointe de l'attaque.

Les Allemands pouvaient toutefois l'avoir saumâtre au retour des vestiaires. Ils pensaient bien avoir ouvert le score à la 17e sur une frappe de Robert Andrich que Yann Sommer avait laissé filer d'une manière bien coupable. Seulement, la VAR devait annuler ce but pour une faute préalable de Jamal Musiala sur Michel Aebischer. Murat Yakin pouvait respirer. Son équipe n'était pas menée, et l'arbitrage vidéo lui avait épargné un débat sur le no 1 entre Sommer et Gregor Kobel qui aurait nourri toutes les gazettes avant le huitième de finale.

Deux joueurs de classe mondiale

A la reprise, Julian Nagelsmann maintenait sa confiance à son onze de départ qui péchait par un jeu trop axial. Les Allemands cherchaient à passer sans cesse par le centre, là-même où la Suisse possède deux joueurs de classe mondiale. On veut parler bien sûr de Manuel Akanji, auteur d'un retour magnifique sur Kai Havertz à la 58e, et de Granit Xhaka.

A la 65e minute, Murat Yakin arrêtait un nouveau choix fort. Il lançait Kwadwo Duah, Zeki Amdouni et Ruben Vargas pour Embolo, Ndoye et Rieder. Il laissait en revanche sur le terrain les trois hommes sous la menace d'une suspension en cas de carton jaune, à savoir Ricardo Rodriguez, Silvan Widmer et Remo Freuler.

Le risque n'a pas payé puisque Widmer, averti à la 81e, regardera le huitième de finale depuis les tribunes. Si ce n'est pas au poker, c'est bien avec les nerfs des fans de l'équipe de Suisse que le sélectionneur prend un malin plaisir à jouer...

La Suisse termine donc 2e du groupe A et affrontera le 2e du groupe B samedi à 18h00 à Berlin. /ats-sbr-dd


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