Le réseau social X a nommé un représentant légal au Brésil, première étape vers la reprise du service dans le pays. Sa suspension se poursuivra toutefois jusqu'à ce qu'il remplisse d'autres conditions, a décidé samedi le juge brésilien Alexandre de Moraes.
Selon lui, X n'a toujours 'pas dûment rempli' toutes les conditions pour mettre fin à l'interdiction. Il a donné cinq jours au réseau social pour déposer des documents supplémentaires.
Le juge de la cour suprême est engagé dans un bras de fer avec le propriétaire de X, le milliardaire américain Elon Musk, afin de lutter contre la désinformation au Brésil.
La suspension de X en août est survenue après qu'Elon Musk a refusé de supprimer des dizaines de comptes d'extrême droite, accusés de diffuser de fausses nouvelles, et n'a pas nommé de nouveau représentant légal dans le pays, comme il lui était ordonné.
Amende salée
X compte environ 22 millions d'usagers dans le plus grand pays d'Amérique latine.
Le juge a également ordonné à X de payer une amende d'au moins cinq millions de réaux (770'000 francs) pour avoir violé l'ordre de suspension jeudi, lorsque la plateforme est redevenue accessible quelques heures, après une manoeuvre technique qui a contourné le blocage gouvernemental.
X a nié avoir agi intentionnellement, assurant qu'il s'agissait de la conséquence 'involontaire et temporaire' d'un changement de fournisseur de réseau. La plateforme a de nouveau été bloquée. Pour le juge Moraes, X s'est délibérément engagé dans des efforts 'malveillants, illicites et persistants' pour défier la justice brésilienne.
Elon Musk a qualifié ce dernier de 'dictateur maléfique' ou de 'Voldemort', le méchant de la série 'Harry Potter', tandis que le magistrat a insisté sur le fait que X ne pouvait pas être autorisé à diffuser de la désinformation qui pourrait mettre en danger la démocratie.
Le juge a aussi gelé les actifs de X et de l'opérateur Internet par satellite Starlink d'Elon Musk - qui opère au Brésil depuis 2022, en particulier dans les communautés reculées de l'Amazonie - pour garantir le paiement des amendes imposées au réseau social pour avoir bafoué les décisions de justice.
/ATS