Au lendemain de la condamnation d'Harvey Weinstein, Donald Trump a salué mardi depuis l'Inde 'une grande victoire' pour les femmes. Il n'a toutefois pas mentionné les accusations de harcèlement et d'agressions sexuelles dont il fait lui-même l'objet.
Interrogé lors d'une conférence de presse à New Delhi sur la condamnation lundi du producteur de cinéma pour agression sexuelle et viol, le président américain a estimé que cela envoyait 'un message très fort'.
Alors qu'il espère être réélu en novembre, Donald Trump n'a fait aucune allusion aux poursuites intentées contre lui devant des tribunaux civils par des femmes qui l'accusent d'agressions sexuelles. Il a préféré souligner combien Harvey Weinstein était proche des démocrates. 'Michelle Obama l'adorait, Hillary Clinton l'adorait', a-t-il souligné.
Depuis le festival de cinéma de Berlin où elle présentait une série documentaire qui lui est consacrée, Hillary Clinton a confirmé qu'Harvey Weinstein avait 'contribué à toutes les campagnes des démocrates', citant Al Gore, John Kerry et Barack Obama, mais pas son mari Bill Clinton ni elle-même. La rivale malheureuse de Donald Trump en 2016 a été souvent épinglée ces derniers mois pour sa proximité avec le producteur.
Alors que le mouvement #MeToo s'est réjoui d'un verdict qui ouvre 'une nouvelle ère' pour la justice américaine, Mme Clinton, que de nombreuses photos ces dernières années montrent souriante aux côtés de M. Weinstein, a commenté brièvement la condamnation du producteur. 'Il était temps de rendre des comptes, et c'est clairement ce qu'a décidé le jury', a-t-elle déclaré.
Tournant pour la justice
La condamnation de M. Weinstein a été saluée par les victimes du producteur, le procureur de Manhattan et de nombreux juristes. Tous y ont vu un tournant dans le traitement des agressions sexuelles par la justice américaine.
'C'est un jour nouveau pur les victimes d'agressions sexuelles', a déclaré Cyrus Vance, procureur de Manhattan. 'Un viol est un viol (...) même s'il n'y a aucune preuve matérielle et si ça s'est passé il y a très longtemps', a-t-il souligné.
Harvey Weinstein, 67 ans, qui risque jusqu'à 29 ans de prison après avoir longtemps fait la pluie et le beau temps à Hollywood, devrait connaitre sa peine le 11 mars. Il devait être écroué lundi à la prison new-yorkaise de Rikers Island, réputée pour sa violence, mais a été transporté dans un hôpital de Manhattan suite à des douleurs à la poitrine, selon un de ses porte-parole.
/ATS