Un avion qui sent l'essence puis une 'rébellion' menée par une 'jolie' trentenaire: l'écrivain français Michel Houellebecq a tenté d'expliquer pourquoi il avait fait faux bond à des centaines d'admirateurs venus pour l'entendre vendredi à Belgrade.
'Ce serait long à raconter, c'est une scène de roman', a-t-il écrit aux organisateurs du festival littéraire Krokodil, dans un message lu vendredi soir à une salle bondée et incrédule, qui était venue entendre l'écrivain lire des extraits de son oeuvre. Tard la veille, au moment d'embarquer à Paris-Charles-De-Gaulle dans le vol d'Air Serbia, Michel Houellebecq relève 'des phénomènes inquiétants, surtout une odeur de carburants très nette'.
'Il y a eu une sorte de rébellion de passagers, qui ont exigé de sortir de l'appareil', 'c'était une femme qui a pris la tête de la rébellion, au départ absolument seule', raconte l'auteur de Sérotonine. 'Cheveux noirs, la trentaine, jolie. Je ne sais pas si elle était serbe ou française', décrit-il. 'Elle a dit exactement ce que j'avais envie de dire'; 'c'est elle qui a eu le courage de le dire, pas moi', concède Michel Houellebecq dans ce message projeté sur écran géant de l'amphithéâtre Kombank Dvorana.
Certes, l'écrivain est 'triste' de n'être pas venu à Belgrade, mais 'quelque part au fond de (lui)', 'content d'avoir assisté à cette manifestation de rébellion, qui était juste et saine', à 'cette brève confrontation avec l'autorité (qui lui) rappelle le très long épisode français des 'gilets jaunes''.
/ATS