Le nombre de cas de Zika identifiés a diminué, notamment en Amérique latine. Mais d'autres épidémies du virus sont à prévoir dans les prochains mois, a dit mercredi à Genève l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
'La prévalence de Zika baisse', a affirmé devant la presse le chef de la réponse au virus à l'OMS Ian Clarke, un an après la déclaration de Zika comme urgence de santé publique de portée mondiale. Une mesure décidée notamment en raison des liens suspectés puis avérés entre le virus et une hausse des microcéphalies, malformations congénitales, et des cas du syndrome de Guillain-Barré.
Comme la dengue, répandue par le même moustique, l'organisation s'attendait à une seconde vague, 'probablement pas aussi élevée'. 'Mais nous n'avons pas constaté cela', dit M. Clarke, même si le virus est difficile à identifier.
Zika a été déclassé il y a deux mois. Pour autant, l'OMS appelle à rester vigilant. En Asie, plusieurs pays dont Singapour ont été confrontés à des cas. Dans les prochains mois, 'nous en verrons d'autres. Ce n'est pas une surprise'.
Vaccin pas avant 2 ans
Deux ont été détectés en Angola, après cinq en Guinée-Bissau. Des investigations sont en cours pour établir si la souche est la même que celle observée au Brésil. Pour le moment, ce lien n'a été confirmé qu'au Cap-Vert en Afrique. L'OMS souhaite une augmentation de la surveillance dans les autres pays africains où se trouve le moustique en cause.
Aucun traitement préventif n'existe et les Etats sont appelés à agir sur le contrôle de l'animal qui répand Zika. Au total, il manquait il y a deux mois 45% des 39 millions de dollars demandés en février puis adaptés en juillet par l'OMS pour la réponse d'urgence jusqu'à fin décembre 2017.
Cinq vaccins se trouvent en première phase clinique ou sont sur le point d'atteindre cette étape, a précisé une responsable de l'OMS. Mais ils ne seront pas disponibles avant deux à trois ans. Selon les premières indications liées à la recherche, il semblerait par ailleurs que les infections tardives durant une grossesse réduisent l'importance des complications.
Près de 80 pays au total
Après Ebola, le cadre adopté sur Zika sera 'utile' pour la préparation d'autres types d'épidémies, a estimé de son côté la responsable de la recherche sur ce virus à l'OMS. Le dispositif doit désormais oeuvrer sur le 'long terme', a affirmé dans une déclaration la directrice générale de l'OMS Margaret Chan. Zika doit être considéré comme la dengue ou la malaria.
Ce plan, en coopération avec les Etats et les partenaires, sera prêt d'ici fin février et demandera de nouveaux financements. Et alors que le virus n'est plus considéré comme une urgence de portée mondiale, 'le défi sera de maintenir l'impulsion' auprès des Etats, dit M. Clarke.
Au total, 76 pays ont observé une transmission de Zika par un moustique ou par voie sexuelle depuis 2015, majoritairement en Amérique latine. Parmi eux, 29 Etats ont signalé des cas de microcéphalie potentiellement liés au virus, dont des milliers au Brésil, et 21 des cas de syndrome de Guillain-Barré, selon l'OMS.
/ATS