L'assemblée constituante vénézuélienne, élue à la demande du président socialiste Nicolas Maduro, s'est arrogée vendredi les pouvoirs du Parlement. Celui-ci est contrôlé par l'opposition, qui mène depuis plus de quatre mois la contestation contre le gouvernement.
Cette assemblée de 545 membres a annoncé par un décret officiel avoir décidé 'd'assumer le pouvoir de légiférer sur les sujets visant directement à garantir la préservation de la paix, la sécurité, la souveraineté, le système socio-économique et financier, les biens de l'Etat et la primauté des droits des Vénézuéliens'.
La décision, qui inclut le pouvoir de dicter des lois, a été prise lors d'une séance à laquelle la commission de direction du Parlement avait été citée à comparaître, ce qu'elle a refusé. Le décret rappelle que 'tous les organes du pouvoir public sont subordonnés à l'Assemblée nationale constituante'.
'Mettre de l'ordre'
'Nous n'allons pas permettre plus de détournements du pouvoir! (...) La Constituante est arrivée pour mettre de l'ordre!', a lancé vendredi la présidente de cette assemblée, l'ex-ministre des Affaires étrangères Delcy Rodriguez, avant de lire le décret.
Dans une lettre ouverte, la direction du Parlement a rappelé qu'elle ne reconnaissait pas 'l'Assemblée nationale constituante frauduleuse, ses mandats et tous les actes émanant d'elle'. L'élection de cette Assemblée constituante, le 30 juillet, a été entachée de violences et dénoncée par l'opposition mais aussi une grande partie de la communauté internationale.
Le président Nicolas Maduro est confronté depuis début avril à une vague de contestation, sur fond de naufrage économique du pays pétrolier, avec des manifestations qui ont fait 125 morts.
/ATS