Depuis plusieurs jours, des nuages noirs assombrissent le ciel brésilien, des feux font rage en forêt, et les politiques ne semblent rien faire pour enrayer cette hausse dramatique d’incendies en Amazonie. Les feux ont augmenté de 83% depuis le début de cette année au Brésil par rapport à 2018, selon l’Institut national de recherche spatiale brésilien. Pour le ministre brésilien de l’Environnement, la hausse du nombre d’incendies est due à la sécheresse. Le président Jair Bolsonaro, quant à lui, insinue que ce pourrait être l’œuvre d’ONG.
Mais pour Paulo Moutinho, chercheur à l’institut de recherche environnementale sur l’Amazonie, c’est la déforestation qui explique la majorité des incendies. Interrogé par l’AFP, le chercheur met en avant le fait que le feu est utilisé pour nettoyer des zones déjà déforestées, et qu’il se propage ensuite à des zones plus sèches, qui n’étaient pas destinées à être brûlées. Aujourd’hui, on estime que 20 % de la zone a été déforestée, ce qui équivaut à la surface du territoire français. Une situation qui devient d’autant plus préoccupante : la déforestation et les incendies affectent le poumon de la Terre. Sans compter les effets du changement climatique. Pour le scientifique, il est urgent de lancer une campagne de contrôle et de prévention de la déforestation.
Selon l’institut national de recherche spatiale brésilien, la déforestation en juillet a été quasiment quatre fois supérieure au même mois de 2018. Jair Bolsonaro est vivement critiqué pour son soutien au développement de l'agriculture et de l'exploitation minière, notamment dans des zones protégées. /cto