Au moins 48 soldats ont été tués et 84 blessés dimanche à Aden, deuxième ville du Yémen, dans un attentat suicide, selon le chef du département local de la Santé. L'attaque a été revendiquée par le groupe djihadiste Etat islamique (EI).
Il s'agit de la troisième attaque meurtrière de ce type en moins de quatre mois dans la grande cité portuaire du sud de ce pays ravagé par la guerre. Les trois ont été revendiquées par l'EI.
Dimanche matin, un kamikaze a fait détoner ses explosifs alors que des soldats étaient rassemblés pour toucher leur solde mensuelle près d'une base au nord-est d'Aden, ont indiqué des responsables militaires. Le kamikaze s'est mêlé à la foule devant la résidence d'un chef militaire près de la base d'al-Sawlaban, située dans le quartier d'al-Arish, avant de perpétrer son attentat.
Il 'a visé des soldats rassemblés devant la résidence, dans une zone ouverte et non sécurisée', a ajouté un responsable militaire. Après l'attaque, le sol était couvert de traces de sang et jonché de sandales et de chaussures, selon un photographe de l'AFP. 'J'ai entendu une forte explosion qui a secoué la ville', a dit Walid, un habitant d'Aden.
Déjà plus de 7000 morts
Dans un communiqué mis en ligne dimanche sur Twitter, l'EI a affirmé que 'le martyre Abou Hachem al-Radfani a réussi à passer des barrages de sécurité et à faire détoné sa veste d'explosifs au milieu d'un rassemblement de membres de la sécurité yéménite'. Selon des sources militaires, quelque 10'000 soldats et policiers doivent recevoir leur solde mensuelle dans le secteur qui a été visé.
L'attentat de dimanche est survenu huit jours après une attaque similaire le 10 décembre, également revendiquée par le groupe extrémiste et qui avait fait 48 morts parmi des soldats qui étaient aussi rassemblés pour encaisser leur solde.
L'EI et Al-Qaïda ont profité du chaos engendré par la guerre au Yémen pour multiplier leurs actions dans le sud, notamment contre les forces gouvernementales qui peinent à sécuriser les zones sous leur contrôle et à recruter de jeunes soldats.
Les forces gouvernementales yéménites, soutenues depuis mars 2015 par une coalition arabe sous commandement saoudien, affrontent à la fois des rebelles Houthis alliés à des partisans de l'ancien président du Yémen, qui contrôlent une partie du territoire dont la capitale Sanaa (nord), et des groupes djihadistes bien implantés dans le sud et le sud-est du Yémen.
La guerre au Yémen a fait plus de 7000 morts et près de 37'000 blessés depuis près de 21 mois, selon l'ONU. Toutes les tentatives de résoudre le conflit par la négociation ont échoué jusqu'à présent.
/ATS