L'écologiste Van der Bellen bat sur le fil l'extrême-droite

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L'écologiste Van der Bellen bat sur le fil l'extrême-droite

L'écologiste Alexander Van der Bellen a remporté l'élection présidentielle autrichienne de dimanche. Il s'est imposé d'une courte tête face au candidat d'extrême droite Norbert Hofer, à l'issue d'un second tour extrêmement serré.

Après le décompte lundi des votes par correspondance, M. Van der Bellen remporte 50,3% des suffrages. Cet un ancien professeur d'université âgé de 72 ans totalise 31'026 voix d'avance sur Norbert Hofer, qui a admis sa défaite peu avant l'annonce officielle.

'Je vous remercie pour votre soutien. Bien sûr, je suis triste aujourd'hui', a indiqué le candidat du Parti de la liberté (FPÖ) sur sa page Facebook. 'Les efforts déployés pour cette campagne ne sont pas perdus, mais sont un investissement pour l'avenir', a-t-il ajouté.

Renversement de tendance

M. Hofer était arrivé largement en tête au premier tour, avec 35% des voix, contre 21% pour Alexander Van der Bellen. Il comptait une avance de 144'006 voix dimanche à l'issue du décompte des urnes du second tour.

Mais le vote par correspondance dépouillé lundi, traditionnellement défavorable au FPÖ, a finalement fait pencher la balance en faveur du candidat écologiste. Près de 900'000 personnes, soit 14% du corps électoral, avaient demandé à voter par procuration.

Le président sortant, le social-démocrate Heinz Fischer, a adressé ses félicitations au lauréat et a annoncé l'avoir 'invité' à lui rendre visite mardi au palais présidentiel de la Hofburg pour 'préparer la passation de pouvoir', prévue le 8 juillet.

Scrutin très suivi à l'étranger

M. Van der Bellen a bénéficié d'une participation électorale en hausse et d'importants reports de voix notamment des partis traditionnels, qui avaient subi un revers historique. 'Ça vaut le coup de ne pas abandonner', a-t-il jugé dimanche.

Ce scrutin a été suivi de très près en Europe dans un contexte de montée des populismes. Une victoire de M. Hofer, 45 ans, actuel vice-président du parlement, aurait constitué la première élection à la tête d'un Etat de l'Union européenne d'un représentant d'un parti d'extrême droite.

Pas de fossé sociologique

Avec cette courte défaite, le FPÖ réalise toutefois son meilleur score à un scrutin national, surfant sur la vague des migrants qui a vu 90'000 personnes demander l'asile dans le pays en 2015, soit plus de 1% de la population.

M. Hofer, un député affable et policé qui s'est gardé des dérapages ouvertement xénophobes qui avaient fait la marque de son parti par le passé, axant son discours sur le pouvoir d'achat, s'est imposé dans la majorité des zones rurales.

Il a séduit la majorité des électeurs masculins (54%) et sans diplôme du second degré (58%). M. Van der Bellen est pour sa part parvenu à séduire l'électorat jeune (56%) et les plus de 50 ans (51%).

Le vote ouvrier est aussi très majoritairement allé vers Norbert Hofer (71%). Toutefois, pour les autres catégories, 'on ne peut pas parler de fossé sociologique, les votes sont nuancés', relève Florian Oberhuber, de l'institut SORA, pour l'AFP.

'Le principal fossé est d'ordre politique, autour de questions comme l'Union européenne, les réfugiés, la confiance dans le système', estime le politologue Thomas Hofer.

/ATS


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