Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a conclu mercredi une tournée au Moyen-Orient en rencontrant le roi Abdallah II de Jordanie. L'entrevue visait à consolider le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.
Le diplomate américain avait rencontré auparavant mercredi au Caire le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, dont le pays a joué un rôle central pour faire taire les armes après onze jours de violences meurtrières.
Lors de cette tournée qui a débuté mardi en Israël puis en Cisjordanie occupée, il a souligné le souhait américain de 'reconstruire' la relation des Etats-Unis avec les Palestiniens, tout en reconnaissant le 'droit' d'Israël de se défendre.
'Le cessez-le-feu était important' a souligné M. Blinken aux journalistes à l'issue de sa rencontre avec le roi jordanien. 'Mais nous voyons le cessez-le-feu non pas comme une fin, mais comme le début de quelque chose à construire', a-t-il dit.
De son côté, Abdallah II a souligné selon un communiqué du Palais royal 'la nécessité de préserver le statut historique et juridique de Jérusalem et de ne pas porter atteinte à ses lieux saints', administrés par la Jordanie
M. Blinken a confirmé dans un communiqué que les Etats-Unis étaient 'en train de fournir' une aide de 'plus de 360 millions de dollars (293 millions d'euros)' aux Palestiniens, dont 38 millions d'aide humanitaire (31 millions d'euros).
Aide économique
Il a également dit 'travailler avec le Congrès' américain pour fournir une aide économique et au développement de 75 millions de dollars (environ 61 millions d'euros). Une aide d'urgence de 5,5 millions de dollars (4,5 millions d'euros) pour la bande de Gaza, sévèrement touchée par les bombardements israéliens, est également prévue.
L'enclave pauvre, densément peuplée et sous strict blocus israélien depuis près de 15 ans, est gouvernée par le Hamas.
Le chef du bureau politique du Hamas à Gaza, Yahya Sinouar, a assuré mercredi qu''aucun centime' de l'aide internationale ne serait détourné.
Le Qatar a annoncé de son côté mercredi qu'il octroierait une aide de 500 millions de dollars pour la reconstruction de l'enclave palestinienne. Le Caire avait promis un même montant la semaine dernière.
Solution à deux Etats
L'aide ne doit pas aller au Hamas, 'qui n'a apporté que misère et désespoir à Gaza', avait affirmé M. Blinken, qui s'est entretenu mardi avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à Jérusalem puis avec le président palestinien, Mahmoud Abbas, à Ramallah en Cisjordanie occupée. Le Secrétarie d'Etat a assuré qu'il souhaitait 'reconstruire' la relation des Etats-Unis avec les Palestiniens, tout en reconnaissant le 'droit' d'Israël de se défendre.
Le secrétaire d'Etat américain a également renouvelé le soutien de l'administration américaine à 'une solution à deux Etats', israélien et palestinien, mise de côté par l'administration de Donald Trump.
Le chef de la diplomatie britannique, Dominic Raab, a également réaffirmé dans un tweet 'le soutien britannique à la solution à deux Etats, seule façon de parvenir à une paix durable', à l'issue d'entretiens avec des dirigeants israéliens et palestiniens à Jérusalem et Ramallah.
Du 10 au 21 mai, 254 Palestiniens ont été tués par des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, parmi lesquels 66 enfants et des combattants, selon les autorités locales. En Israël, les tirs de roquettes depuis Gaza ont fait 12 morts parmi lesquels un enfant, une adolescente et un soldat, d'après la police.
Puissance régionale
L'Egypte, premier pays arabe à signer en 1979 un traité de paix avec Israël, mettant fin à l'état de guerre entre les deux pays voisins, entretient à la fois des relations avec Israël et le Hamas, mouvement islamiste considéré comme 'terroriste' par l'Etat hébreu, l'Union européenne et les Etats-Unis.
Présents côté israélien et palestinien, les médiateurs égyptiens s'activent à consolider un cessez-le-feu qui ne comporte aucune condition à l'arrêt des hostilités et n'établit aucun plan pour la reconstruction de Gaza.
L'Egypte cherche à renouer avec son rôle régional historique. Le cessez-le-feu obtenu vendredi est une victoire diplomatique bienvenue pour le gouvernement de M. Sissi, plus habitué à des critiques au sujet de la situation des droits humains dans son pays.
/ATS