Les indépendantistes catalans réussissent à sortir de l'impasse

Les indépendantistes catalans ont fait taire leurs divisions samedi pour pouvoir former un ...
Les indépendantistes catalans réussissent à sortir de l'impasse

Les indépendantistes catalans réussissent à sortir de l'impasse

Photo: Keystone

Les indépendantistes catalans ont fait taire leurs divisions samedi pour pouvoir former un gouvernement et progresser vers la sécession d'avec l'Espagne. Ils ont sacrifié la candidature du controversé président régional sortant, Artur Mas.

Le gouvernement conservateur espagnol a réagi, insistant dans un communiqué sur la nécessité de former un gouvernement qui 'dispose d'une base parlementaire ample', notamment pour 'faire face au défi indépendantiste'. Les conservateurs tentent de former une coalition pour rester au pouvoir après avoir perdu la majorité absolue au Parlement lors des élections législatives de décembre.

Le retrait de la candidature du conservateur Artur Mas, président indépendantiste de la région depuis quatre ans, sort de l'impasse les deux formations séparatistes. Elles avaient été incapables de s'entendre ces trois derniers mois.

L'accord 'n'était pas prévu il y a 24 heures', a affirmé M. Mas. Il a été conclu après une ultime journée de tractations, avant qu'expire le délai pour la formation d'un gouvernement, dimanche à minuit.

Décision 'douloureuse'

'Je fais un pas de côté et je ne me présente pas comme candidat de 'Junts pel Si' (Ensemble pour le oui), Ndlr.) à la réélection à la présidence du gouvernement régional', a déclaré Artur Mas devant la presse. Il a assuré qu'il se sent 'très tranquille' et non pas humilié.

Il a dit avoir pris cette décision 'douloureuse' pour lui, 'en mettant au-dessus de tout l'intérêt du pays', sa région aux 7,5 millions d'habitants. 'Si je le pouvais, je devais sauver le processus' indépendantiste, a plaidé - très solennel - le président sortant, dont le bilan était rejeté par une partie des séparatistes, surtout les plus à gauche.

Vote d'investiture

Une session du parlement régional doit être convoquée pour un vote d'investiture dimanche du nouveau candidat à la présidence de la région. Celui-ci se nomme Carles Puigdemont et est âgé de 53 ans.

Membre du parti de centre-droit de M. Mas, Carles Puigdemont est maire de la ville de Girone, à une centaine de kilomètres au nord de Barcelone. Ce journaliste siège depuis 2006 au parlement régional et préside l'association des municipalités pour l'indépendance.

'Il est bien clair pour lui que la Catalogne est une nation qui a le droit à décider de son avenir', a dit M. Mas. Ce dernier réclame depuis des années un référendum d'autodétermination, systématiquement refusé par Madrid.

Politique d'austérité

Avec ses dix sièges au parlement régional, la petite formation indépendantiste d'extrême gauche 'Candidature d'unité populaire' (CUP) refusait de reconduire Artur Mas à la tête de la région. Elle lui reproche la politique d'austérité des quatre dernières années et la corruption de son parti.

Dans un communiqué samedi soir, elle a 'confirmé l'accord pour une présidence de consensus'. La CUP promet d'investir le nouveau candidat proposé.

Cour constitutionnelle

Le camp séparatiste évite ainsi de nouvelles élections - les quatrièmes dans la région en un peu plus de cinq ans - qui auraient pu l'affaiblir. Un nouveau scrutin aurait mis en péril la majorité absolue dans l'hémicycle catalan obtenue pour la première fois le 27 décembre, avec 72 sièges sur 135 et seulement 47,8 % des voix.

Leur projet reste d'amener la Catalogne à se séparer de l'Espagne en 2017 au plus tard.

Le 9 novembre, les députés indépendantistes ont adopté une résolution annonçant le lancement du processus d'indépendance. Celle-ci a été annulée quelques semaines plus tard par la Cour constitutionnelle espagnole que les indépendantistes ne reconnaissent plus.

/ATS


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