Cinq personnes, dont un Américain, ont été tuées mercredi soir à Kaboul dans un assaut mené par des hommes armés. L'attaque visait une résidence fréquentée par des étrangers où se jouait un concert de musique afghane.
Après environ sept heures de siège, la police a abattu le dernier des trois assaillants vers 02h00 (23h30 suisses), selon l'adjoint au chef de la police Sayed Gul Agha Rohani. Peu après, le chef de la police de Kaboul Abdul Rahman Rahimi a annoncé le bilan à la presse: 'cinq personnes ont été tuées et cinq blessées, dont des étrangers', a-t-il dit avant d'ajouter que '54 personnes ont été secourues'.
'Nous essayons de découvrir les circonstances dans lesquelles l'attaque a eu lieu. Nous avons besoin de faire davantage d'investigations', a ajouté M. Rahimi. Selon M. Rohani, les assaillants étaient au nombre de trois. Mais M. Rahmani est resté plus prudent en affirmant qu'un seul avait été identifié à ce stade.
Un peu plus tôt dans la nuit, l'ambassade américaine à Kaboul avait avait annoncé la mort de l'un de ses ressortissants. 'Nous pouvons confirmer les informations selon lesquelles un citoyen américain a été tué dans l'attaque d'une résidence à Kaboul', a dit Monica Cummings, la porte-parole de l'ambassade.
D'autres ressortissants étrangers se trouveraient parmi les victimes. Ainsi, dans un bref commentaire du Twitter Amar Sinha, l'ambassadeur d'Inde en Afghanistan a écrit: 'Malheureusement, il y a des victimes indiennes parmi d'autres'.
Attaque non revendiquée
Mercredi en début de soirée, trois hommes armés avaient fait irruption dans la résidence Park Palace et avaient ouvert le feu. La résidence accueillait des dizaines de personnes pour un concert mercredi soir, ont indiqué des responsables policiers.
Selon le chef de la police de Kaboul, les trois assaillants portaient des vestes avec des explosifs, mais n'en ont pas fait usage avant d'être abattus. L'attaque n'avait toujours pas été revendiquée tard dans la nuit de mercredi de jeudi.
Peu après le début du siège, un employé de la résidence, qui s'était enfermé dans une pièce avant de parvenir à fuir, avait indiqué à l'AFP avoir vu au moins cinq personnes allongées au sol et couvertes de sang, sans pouvoir préciser si elles étaient blessées ou décédées.
Le Park Palace, au coeur de la capitale afghane, est une résidence notamment utilisée par des agences humanitaires étrangères. Plusieurs VIP étrangers se trouvaient à l'intérieur, 'principalement des Indiens et des Turcs invités', selon un responsable des services de sécurité.
Lendemain de négociations
Cette attaque s'inscrit dans un contexte de combats quasi-quotidiens entre les forces gouvernementales et les insurgés islamistes talibans qui ont lancé le mois dernier leur traditionnelle offensive de printemps.
Elle intervient aussi au lendemain d'une visite à Kaboul du Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif qui a affirmé sa volonté de combattre le terrorisme aux côtés de l'Afghanistan. La visite a confirmé un rapprochement diplomatique entre les deux pays, qui pourrait faciliter l'ouverture de négociations avec les talibans.
Depuis le départ de l'essentiel des troupes de combat de l'Otan en décembre, les forces de sécurité afghanes sont en première ligne face à l'insurrection talibane. Seule une force résiduelle de quelque 12'500 hommes est restée en Afghanistan sous la bannière de l'Otan pour assurer la formation de l'armée afghane.
Mode opératoire connu
Les attaques ciblées, souvent minutieusement préparées, visant des étrangers, se sont multipliées depuis 2013 en Afghanistan créant l'insécurité pour la communauté internationale.
En mai 2013, la résidence de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) à Kaboul avait été attaquée. Une humanitaire italienne était décédée le mois suivant en des suites de ses blessures.
L'attaque de mercredi soir rappelle dans son mode opératoire celle, en mars 2014, par un groupe de quatre hommes armés, de l'hôtel Serena à Kaboul avec des armes de poings qu'ils avaient dissimulé dans leurs chaussettes. Neuf personnes avaient été tuées, dont des ressortissants de Nouvelle-Zélande, du Pakistan, d'Inde et du Canada.
Le journaliste afghan de l'AFP Sadar Ahmad avait été tué dans cette attaque avec sa femme et deux de ses enfants.
/ATS