Des milliers de personnes ont commencé à manifester dimanche au Brésil contre la présidente de gauche Dilma Rousseff. Aux cris de 'Dilma dehors !', elles ont investi les rues de dizaines de villes, de Brasilia à Rio, en passant par Belo Horizonte, Recife et Belem.
Les manifestants arboraient les couleurs jaune et verte du maillot de la sélection nationale de football. Ces rassemblements soutenus par les partis d'opposition ont été convoqués dans plus de 400 villes par des mouvements citoyens marqués à droite et déjà à l'origine de trois journées de protestations identiques en 2015.
Dans la capitale Brasilia, les manifestants étaient massés face au Congrès des députés, sur l'Esplanade des ministères, où trônait à côté d'un podium une grande poupée gonflable représentant l'ancien président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), en tenue de prisonnier à rayures blanches et noires.
L'ancien président, icône de la gauche brésilienne, a été mis en cause ces derniers jours dans le cadre de l'enquête Petrobras et par des procureurs de Sao Paulo qui réclament qu'il soit poursuivi pour 'occultation de patrimoine' et mis en détention.
La plus grande manifestation était prévue à Sao Paulo, capitale économique et fief de l'opposition, où les autorités ont dit s'attendre à ce que jusqu'à un million de personnes y participent. L'opposition espère une mobilisation massive pour faire pression sur les députés qui devront voter pour ou contre la destitution de la présidente Dilma Rousseff à l'Assemblée lors des prochaines semaines.
Les manifestants agitaient aussi des pancartes en soutien au juge Sergio Moro, 'orgueil national', qui dirige l'enquête sur le gigantesque scandale de corruption autour du groupe étatique pétrolier Petrobras. Cette affaire éclabousse la coalition au pouvoir et les patrons des plus grandes entreprises de BTP du Brésil.
/ATS