La Birmanie et le Bangladesh vont s'attaquer aux 'racines' de la crise des migrants en Asie du Sud-Est, a annoncé la diplomatie thaïlandaise. Ils ont pris cet engagement vendredi lors d'une réunion régionale à Bangkok.
Outre ces deux pays-clés, les quinze autres pays réunis à Bangkok, dont la Suisse, ont réussi à se mettre d'accord sur la nécessité de 's'attaquer aux racines et à améliorer la vie des communautés à risque', avec des 'créations d'emplois' et des 'aides au développement' dans leurs 'zones à risque'.
Mais cette déclaration finale prend bien soin de ne pas mentionner le mot 'Rohingya' (nom que se donne une minorité musulmane forte de quelque 1,3 million d'habitants en Birmanie), qui fait sortir les Birmans de leurs gonds.
La Birmanie considère en effet les membres de cette minorité musulmane comme des immigrés du Bangladesh voisin. Les Rohingyas, qui prennent la mer par milliers, sont vus comme une menace envers l'identité bouddhiste dominante. Apatrides, ils n'ont accès ni aux hôpitaux, ni aux écoles, ni au marché du travail.
700 migrants retrouvés
Les autorités birmanes sont d'ailleurs restées ambiguës, comme à leur habitude, sur l'origine de plus de 700 migrants découverts entassés sur un bateau de pêche au large de ses côtes.
Ces 608 hommes, 74 femmes et 45 enfants sont des 'Bangladais', un nom qui désigne en birman aussi bien les habitants du Bangladesh que les Rohingyas. Ils ont été conduits vers l'île de Haigyi, au large des côtes occidentales de la Birmanie.
Autour de ce sujet tabou, la réunion de Bangkok avait mal débuté. Visiblement énervé par des remarques du représentant du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), le chef de la délégation birmane, Htin Lynn, avait accusé l'ONU de 'stigmatiser' son pays
/ATS