Le ministre grec de la Protection du citoyen a regretté jeudi que les réfugiés arrivant en Grèce refusent de rester dans les camps installés dans le pays. Ils 'se précipitent' vers la frontière macédonienne, pour 'aller le plus tôt possible' vers le nord de l'Europe.
'Il y a un vrai problème, la situation est très difficile: ces gens sont désespérés et ils essaient de profiter de tout moyen pour traverser la frontière greco-macédonienne et aller vers l'Europe du nord', a déclaré Nikos Toskas sur la télévision publique Ert.
Le gouvernement grec 'a mobilisé l'ensemble de la machine de l'Etat, l'armée, les municipalités' et 'installé de nombreux camps dans le nord du pays ainsi que dans d'autres régions et près d'Athènes'. Mais les réfugiés 'se précipitent à Idomeni (le dernier village grec près de la frontière avec la Macédoine) pour pouvoir entrer à Skopje', a expliqué le ministre.
Plus de 10'000 personnes bloquées
La Macédoine est le premier pays sur la route des Balkans empruntée par les migrants pour rejoindre les pays de l'Europe du nord après leur arrivée en Grèce via la Turquie.
Plus de 10'000 personnes sont actuellement bloquées côté grec à Idomeni espérant traverser la frontière. Al'instar de certains pays de l'ouest des Balkans et de l'UE, la Macédoine a toutefois décidé de limiter considérablement le nombre de migrants entrant sur son territoire.
'Ces gens ne sont pas encore convaincus que les frontières sont en fait fermées', a dit M. Toskas. Depuis mardi, seules 500 personnes ont été autorisées à traverser la frontière. En même temps 'la Turquie continue d'envoyer des migrants, plus de 2200 personnes sont arrivées sur les îles grecques les derniers 24 heures', a-t-il ajouté.
Appel de Donald Tusk
Un peu plus tôt, le président du Conseil européen Donald Tusk avait lancé un appel 'à tous les migrants économiques illégaux potentiels, d'où que vous soyez. Ne venez pas en Europe. Ne croyez pas les passeurs. Ne risquez pas vos vies et votre argent. Tout cela ne servira à rien', avait-il dit à l'issue d'un entretien à Athènes avec le premier ministre grec Alexis Tsipras.
Il a souligné que 'ni la Grèce, ni aucun autre pays européens ne pourront continuer à être un pays de transit'. 'Les réglementations de Schengen seront à nouveau appliquées', a-t-il prévenu.
Mercredi, M. Tusk avait dit lors de sa visite à un camp des réfugiés à Dobova en Slovénie qu'un retour aux dispositions de la zone Schengen, incluant des contrôles rigoureux à ses frontières extérieures, était une condition 'préalable' à une solution à la crise des migrants.
Garder les migrants dans les 'hotspots' grecs
Le président du Conseil européen a toutefois critiqué jeudi devant Alexis Tsipras, les actions 'unilatérales' de certains pays membres de l'UE concernant les restrictions imposées au nombre de migrants autorisés à entrer sur leurs territoires. Il a souligné que ces actions 'portaient atteinte à l'esprit européen de solidarité'.
La Grèce a à plusieurs reprises protesté contre ces décisions 'unilatérales', surtout contre l'Autriche la semaine dernière, qui ont provoqué le blocage de milliers de réfugiés à sa frontière du nord avec la Macédoine.
Le ministre autrichien des Affaires étrangères Sebastian Kurz a par ailleurs exhorté la Grèce à cesser de laisser les migrants arrivant sur son territoire poursuivre leur chemin vers le Nord de l'Europe, et demandé qu'ils soient pris en charge dans des 'hotspots'.
/ATS