Le président français Emmanuel Macron a proposé mardi de renforcer l'Europe de la défense et de la sécurité. Il veut créer une 'force commune d'intervention' européenne, un budget de défense commun et une 'doctrine commune' pour agir.
Le président français a fait ces propositions lors de son discours sur la 'refondation d'une Europe souveraine, unie et démocratique', à la Sorbonne à Paris. Il y a exposé sa vision de la construction européenne à un horizon de dix ans.
'En matière de Défense, notre objectif doit être la capacité d'action autonome de l'Europe, en complément de l'OTAN', a déclaré M. Macron. 'Ce qui manque le plus à l'Europe aujourd'hui, à cette Europe de la Défense, c'est une culture stratégique commune.'
'Au début de la prochaine décennie, l'Europe devra être ainsi dotée d'une force commune d'intervention, d'un budget de Défense commun et d'une doctrine commune pour agir', a-t-il également dit. Selon ses voeux, les armées nationales européennes pourraient accueillir à l'avenir des militaires venant des autres pays du continent.
Académie du renseignement
Le chef de l'Etat a également dit souhaiter que le Fonds européen de défense' et 'la coopération structurée permanente', deux idées approuvées en juin dernier par les chefs d'Etat et de gouvernement européens, voient bien le jour.
En matière de lutte contre le terrorisme, il s'est prononcé pour la création d'une académie du renseignement 'pour renforcer les liens entre nos pays par des actions de formation et d'échange' mais aussi d'un 'parquet européen contre la criminalité organisée et le terrorisme'.
'Face à l'internationale du terrorisme, l'Europe de la sécurité doit être notre bouclier', a-t-il insisté. Dans un registre proche, l'Europe doit aussi, selon M. Macron, mettre en place une 'force européenne de protection civile qui mettra en commun nos moyens de secours et d'intervention qui permettra ainsi de répondre aux catastrophes de moins en moins naturelles'.
Office européen de l'asile
Emmanuel Macron a également proposé d'améliorer la réponse de l'Union européenne à la crise migratoire en créant 'dans l'année qui vient' un 'espace commun des frontières, de l'asile et de l'immigration'. Il a prôné la création d'un Office européen de l'asile, afin d'accélérer et d'harmoniser les procédures.
L'idée du chef de l'Etat est que les migrants qui arrivent en Europe, principalement via l'Italie, ne puissent pas demander l'asile dans différents pays s'ils ont été déboutés à leur arrivée sur le continent européen. Pour cela, il s'est prononcé pour la mise en place de fichiers interconnectés entre les douanes des différents pays européens et de documents d'identité biométriques sécurisés pour les migrants.
De même, M. Macron a proposé d'établir 'progressivement' une police des frontières européenne qui garantisse 'une gestion rigoureuse des frontières' et assure le retour de ceux qui ne peuvent pas rester.
Le président a enfin proposé de financer un large programme européen de formation et d’intégration pour les réfugiés. Il s'est également exprimé en faveur d''une taxe sur les transactions financières' au niveau européen, qui serait 'affectée intégralement à l'aide' au développement.
/ATS