Roger Stone, 'vieil ami' et conseiller de longue date de Donald Trump, a été interpellé et inculpé vendredi dans l'enquête sur les soupçons de collusion entre l'équipe de campagne du milliardaire républicain et Moscou. Il a été ensuite libéré sous caution.
A sa sortie du tribunal, l'homme de 66 ans a indiqué qu'il plaiderait 'non coupable' aux accusations qu'il a qualifiées de 'politiques'. M. Stone se voit reprocher d'avoir menti sur ses échanges avec WikiLeaks, l'organisation qui a publié des emails piratés défavorables à Hillary Clinton.
Commentant les conditions de l'arrestation son conseiller, filmée avant l'aube par CNN, le président américain a réagi d'un tweet irrité, dénonçant à nouveau la 'chasse aux sorcières' visant selon lui son entourage et estimant que 'les trafiquants d'êtres humains (étaient) mieux traités'.
Sept chefs d'accusation
Stratège politique et conseiller de l'ombre de dirigeants républicains, M. Stone est le dernier proche de M. Trump à être mis en cause par les investigations du procureur spécial Robert Mueller qui empoisonnent son mandat. Roger Stone a comparu en fin de matinée devant un tribunal de Floride. Il a obtenu sa remise en liberté conditionnelle contre le versement d'une caution de 250'000 dollars.
Le confident du président a été inculpé de sept chefs d'accusation, dont ceux de fausses déclarations, subornation de témoin et obstruction à une procédure officielle. Il s'est exprimé devant les caméras de télévision à la sortie du tribunal. 'Je plaiderai non coupable à ces accusations (...). Je pense qu'il s'agit de poursuites politiques', a-t-il tonné.
Roger Stone a de nouveau indiqué qu'il ne 'témoignerait pas contre le président'. 'Je suis l'un de ses plus vieux amis. Je suis un fervent supporteur du président. Je pense qu'il fait un formidable boulot', a-t-il lancé. Cette inculpation 'n'a rien à voir avec le président et assurément rien à voir avec la Maison Blanche', a réagi la porte-parole de l'exécutif américain, Sarah Sanders.
M. Stone a été arrêté tôt vendredi matin à Fort Lauderdale en Floride, 'à la suite d'une inculpation par un grand jury fédéral le 24 janvier 2019', selon l'acte d'inculpation. CNN a diffusé des images de l'interpellation montrant des agents du FBI lourdement armés entourant la maison où se trouvait Roger Stone avant l'aube.
Messages piratés du camp démocrate
Selon l'acte d'accusation, Roger Stone 'clamait à la fois publiquement et en privé avoir communiqué avec l'Organisation 1' autour d'août 2016. Cette organisation, WikiLeaks, a diffusé en octobre 2016 des messages piratés du camp démocrate dans le but d'influencer l'élection présidentielle au détriment de Mme Clinton. Le site a de son côté nié toute communication directe avec M. Stone.
Or Roger Stone était membre de l'équipe de campagne de Donald Trump 'jusqu'à ou autour d'août 2015 et a maintenu un contact régulier et soutenu publiquement la campagne Trump jusqu'à l'élection de 2016', poursuit le document judiciaire. 'Pendant l'été 2016, Stone a discuté avec des hauts responsables de la campagne Trump à propos de l'Organisation 1 et des informations qu'elle pourrait avoir qui seraient préjudiciables à la campagne de Clinton.'
En décembre 2018, Roger Stone avait nié tout contact durant la campagne présidentielle américaine de 2016 avec Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks.
Investigations tentaculaires
Le conseiller informel de Donald Trump est notamment accusé d'avoir 'pris des mesures pour entraver' les investigations sur les ingérences russes. Il lui est reproché d'avoir 'fait de nombreuses fausses déclarations' à la commission du renseignement de la Chambre des Représentants.
Jusqu'ici, les investigations supervisées par Robert Mueller n'ont pas directement mis en cause le milliardaire républicain. Elles ont en revanche débouché sur diverses inculpations et des condamnations de proches collaborateurs du 45e président des Etats-Unis.
/ATS