Deux civils ont été tués peu après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu entre les forces de Kiev et les rebelles prorusses dans l'Est de l'Ukraine. Mais les combats ont pratiquement cessé depuis, ont annoncé dimanche les autorités ukrainiennes.
'Peu après minuit (heure d'entrée en vigueur du cessez-le-feu, ndlr), des lances-missiles multiples Grad ont atteint le centre du village de Popasna' et tué deux civils, a annoncé Guennadi Moskal, gouverneur pro-Kiev de la région de Lougansk. Ils venaient d'une zone que Kiev estime être contrôlée par des cosaques dissidents ne respectant pas l'autorité des Républiques séparatistes.
Les autorités ukrainiennes ont précisé que les combats avaient cessé sur quasiment toute la ligne de front après 03H00, malgré quelques affrontements isolés encore constatés.
Attaques repoussées
Aucun soldat n'a été tué durant la nuit, a déclaré un porte-parole militaire ukrainien, Vladislav Seleznev. Les forces ukrainiennes ont fait état de tirs d'artillerie dans la région de Lougansk et autour du noeud ferroviaire de Debaltseve, où se sont déroulés les combats les plus violents ces derniers jours. Mais ces attaques étaient 'des tirs de harcèlement très localisés et non systématiques', a précisé Vladislav Seleznev.
Les soldats ukrainiens ont dû cependant repousser des attaques rebelles près du village de Tchornouguine (5 km à l'est de Debaltseve), a précisé un autre porte-parole militaire ukrainien, Anatoli Stelmakh. Les autorités ukrainiennes ont aussi fait état de mouvements rebelles à proximité du port de Marioupol, dernière grande ville de l'Est rebelle contrôlé par Kiev.
Une dizaine de bombardements
Au total, les rebelles séparatistes pro-russes auraient bombardé des positions ukrainiennes par dix fois depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.
Un autre porte-parole ukrainien, Anatoli Stelmakh, a lui aussi affirmé que les rebelles avaient 'considérablement réduit leur activité' après minuit tout en évoquant des attaques rebelles près du village de Tchornouguine (5 km à l'est de Debaltseve).
Le cessez-le-feu en Ukraine est plutôt respecté malgré quelques incidents et l'évolution de la situation paraît bonne, a déclaré pour sa part dans la matinée le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius.
Première étape
La journée de samedi avait été la 'la plus chaude de ces derniers mois', a ajouté M. Stelmakh. Au moins 16 personnes - huit militaires ukrainiens et huit civils - ont été tuées au cours des dernières 24 heures.
Le cessez-le-feu est la première étape d'un plan de paix destiné à mettre fin à un conflit qui a fait plus de 5500 morts en 10 mois. L'accord de paix conclu jeudi à Minsk entre les dirigeants d'Ukraine, Russie, Allemagne et France prévoit que Kiev et les rebelles doivent commencer à retirer leurs armes lourdes de la ligne de front deux jours après son entrée en vigueur.
Les présidents ukrainien Petro Porochenko, russe Vladimir Poutine, français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel doivent faire dimanche après-midi par téléphone une première évaluation de sa mise en oeuvre, a déclaré la présidence française.
Problème de Debaltseve
M. Porochenko a affirmé que le processus de paix était menacé par des actions des rebelles autour de Debaltseve où les troupes ukrainiennes sont quasiment encerclées.
'Le président américain Barack Obama a appelé M. Porochenko pour lui exprimer sa 'sympathie' et sa profonde 'préoccupation' concernant notamment la situation 'dans et autour de la ville de Debaltseve'.
De son côté, Vladimir Poutine a réaffirmé, lors d'un entretien téléphonique avec François Hollande et Angela Merkel, son attachement au respect du cessez-le-feu, a indiqué l'Elysée.
/ATS