L'agence spatiale européenne réclame plus d'argent pour mieux faire face aux importantes menaces provenant de l'espace, comme les astéroïdes, les débris spatiaux et les éruptions solaires. L'ESA voudrait notamment contribuer à la spectaculaire mission américaine DART.
'Il est temps d'agir et de prendre des décisions concernant les menaces que l'espace recèle pour notre planète, la vie sur terre, nos infrastructures et nos astronautes', a lancé Rolf Densing, chef du centre européen des opérations spatiales à Darmstadt, en Allemagne.
Le directeur général de l'agence Jan Wörner compte demander aux pays membres de l'organisation une augmentation significative de l'effort consacré à la sécurité de l'espace. Il propose de doter ce programme d'une enveloppe globale de 600 millions d'euros sur trois ans, ce qui permettrait de donner un puissant coup d'accélérateur aux efforts de l'ESA dans ce domaine.
L'agence européenne voudrait contribuer à la spectaculaire mission américaine DART, qui consistera à faire s'écraser une sonde sur la Lune d'un astéroïde lointain, Didymos, afin de modifier la trajectoire de celle-ci.
Détecter les astéroïdes dangereux
La collision avec le satellite naturel, surnommé 'Didymoon', est prévue à la fin 2022. Elle sera observée par des télescopes de la Terre. Le but est notamment d'apprendre à dévier d'éventuels astéroïdes, qui pourraient menacer un jour la Terre.
L'ESA se propose d'envoyer une petite sonde, nommée Hera, un peu plus tard, en 2024, pour constater les effets de l'impact sur 'Didymoon' qui mesure environ 160 mètres. Hera, qui arrivera en 2026, sera dotée de caméras mais aussi de nano-satellites 'CubeSats', qui se poseront en douceur sur Didymoon. Le budget de la mission se monte à 290 millions d'euros pour six ans.
L'ESA travaille également à mieux détecter les astéroïdes potentiellement dangereux pour les Terriens en installant des télescopes 'oeil de mouche', qui offrent un très large champ de vision et permettent de surveiller toute la voûte céleste.
Un premier va être construit en Sicile. Un second est dans les tuyaux, pour être installé au Chili. Un troisième télescope est prévu plus tard.
/ATS