La mère, la fille et la policière qui les a aidées à cacher l'arme: trois femmes ont été condamnées samedi pour l'assassinat en 2014 d'une responsable politique dans une affaire de harcèlement sexuel et de vengeance qui a choqué l'Espagne.
Le scénario est digne d'un film de Pedro Almodovar: en mai 2014, visage couvert d'un foulard et de lunettes de soleil, Montserrat Gonzalez s'approche de la présidente conservatrice de la province de Leon (nord-ouest) qui marche seule dans la rue. Elle tire trois balles dans le dos et le visage d'Isabel Carrasco.
La meurtrière rejoint ensuite sa fille qui l'attend dans une voiture. Une policière municipale, qui connaît leur projet, les aide à cacher l'arme du crime.
Un agent de police à la retraite assiste toutefois à la scène. Il relève le numéro de plaque de la voiture et alerte les forces de l'ordre. Celles-ci arrêtent les trois femmes dans les heures suivantes. Montserrat Gonzalez reconnaît son crime et avoue l'avoir projeté pendant deux ans.
Lors du procès, qui s'est ouvert en janvier, elle affirme avoir voulu venger sa fille, ancienne employée du gouvernement provincial. Selon elle, la jeune femme, aujourd'hui âgée de 36 ans, a été harcelée par la présidente de la province et renvoyée de son travail 'pour avoir refusé d'avoir des rapports sexuels' avec elle.
Le jury a reconnu Montserrat Gonzalez, 60 ans, coupable de l'assassinat. Sa fille et la policière ont été reconnues coupables de complicité. Le tribunal doit prononcer leurs peines dans un délai de deux semaines. Le parquet a requis 23 ans de prison pour les trois femmes.
/ATS