Le fondateur du Front national (FN), Jean-Marie Le Pen, a annoncé lundi qu'il renonçait à se présenter aux élections régionales de décembre dans le sud-est de la France. Il se prononce en faveur de sa petite-fille, Marion Maréchal-Le Pen, pour conduire la liste.
Au 'Figaro Magazine' qui lui demande s'il sera candidat à ce scrutin, Jean-Marie Le Pen, que sa fille Marine avait menacé de priver de l'investiture du parti, répond: 'Non, bien que je pense que j'étais le meilleur candidat pour le Front national'.
Il fait valoir pour cela le score de 33% réalisé par le FN - dont il était tête de liste - aux dernières européennes dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca). Il a aussi rappelé ses fonctions de président de groupe à l'assemblée régionale.
'Si je dois sacrifier à l'avenir du mouvement, je ne serai pas celui qui lui causerait le dommage', ajoute l'eurodéputé, âgé de 86 ans. Il s'exprimait à l'issue d'une semaine d'âpres disputes avec la direction du Front national, suscitées par des déclarations qualifiées de 'provocations' et de 'suicide politique' par sa fille.
'Tête de liste très performante'
Pour le remplacer, le président d'honneur du mouvement ne voit pas 'beaucoup de choix', mais en discerne un 'excellent': celui de sa petite-fille Marion Maréchal-Le Pen, députée du Vaucluse. 'Si elle accepte, je pense qu'elle serait une tête de liste très performante. Certainement, la meilleure, je ne vais pas dire après moi, mais quand même'.
La jeune femme, nièce de Marine, a rapidement fait savoir qu'elle allait relever le gant. 'Elle y va', a assuré son conseiller en communication, Arnaud Stéphan.
La présidente du FN, Marine Le Pen, avait jugé qu'il serait 'sage' de la part de son père de se retirer. Elle a aussi engagé contre lui une procédure disciplinaire après ses propos récents à un hebdomadaire d'extrême droite. Jean-Marie Le Pen y défend le maréchal Pétain, artisan de la collaboration avec l'Allemagne nazie.
Apaisement
Le vice-président du Front, Florian Philippot, a salué sur i-TELE 'une décision assez sage qui est conforme d'ailleurs à la volonté de Marine Le Pen'. Pour le député mariniste Gilbert Collard, 'le fait de se retirer est interprété par tout le monde comme un acte d'apaisement.' 'J'ai l'impression qu'il a compris l'appel à la sagesse, qui était dépourvu d'agressivité', a-t-il ajouté sur i-TELE.
/ATS