L'ex-président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, qui ne s'est pas présenté vendredi aux autorités dans les délais pour purger sa peine de 12 ans de prison, n'est pas un fugitif. Il 'n'a pas désobéi à un ordre de la justice', a indiqué une porte-parole judiciaire.
Lula 'a juste reçu l'opportunité de se présenter aux autorités sans la nécessité d'intervention de la police. Mais tout le monde sait où il est. Il ne se cache pas', a expliqué la porte-parole du 13e tribunal fédéral de Curitiba, qui a émis jeudi le mandat de dépôt à l'encontre de l'ancien président.
Selon le document, Lula pouvait 'se présenter volontairement avant 17h00, heure locale, (22h00 en Suisse) vendredi au siège de la police fédérale de Curitiba'. Environ une demi-heure après la fin de ce délai, l'ex-président est apparu à la fenêtre du syndicat des métallurgistes de Sao Bernardo do Campo, pour saluer les milliers de militants venus le soutenir.
Messe samedi
Condamné à 12 ans et un mois de prison pour corruption et blanchiment, Lula, 72 ans, devait assister samedi à 09h30 à une messe en hommage de son épouse, morte l'an dernier. Il aurait manifesté l'intention de se présenter aux autorités à l'issue de cet office catholique, affirme le journal Estado de S. Paulo sur son site internet.
Selon des sources au fait de la situation, l'ex-président, au pouvoir de 2003 à 2011, négocie sa 'reddition' avec la police fédérale et ne devait pas être incarcéré avant samedi. 'L'idée est d'éviter que le juge n'ordonne son arrestation, ce qui compliquerait la situation. Rien n'est joué pour l'instant', a indiqué un député du parti des travailleurs (PT), Carlos Zarattini.
La police fédérale de São Paulo n'a pas voulu dire si elle envisageait d'arrêter par la force celui qui demeure l'homme politique le plus populaire du pays et qui fait figure de favori en vue de l'élection présidentielle de l'automne prochain.
Si Lula était arrêté samedi, il se retrouverait derrière les barreaux d'une cellule de 12 mètres carrés avec toilettes et douche privatives, au siège de la police fédérale de Curitiba, a priori avant un transfèrement.
Outre des négociations avec la police fédérale, ses avocats se sont à nouveau tournés vers vers la cour suprême pour une ultime requête toujours en cours d'examen, visant à suspendre le mandat de dépôt.
/ATS