Le dépouillement et le comptage des voix ont commencé au Nigeria, où se tenaient les élections des gouverneurs et des représentants des assemblées locales des Etats. Un scrutin que l'opposition espère gagner dans la foulée de sa victoire historique à la présidentielle
Les résultats sont attendus à partir de dimanche. Les élections des gouverneurs n'avaient lieu que dans 29 Etats samedi, les autres ayant déjà fait l'objet d'élections partielles. Mais l'ensemble des 36 Etats doivent se rendre aux urnes pour élire les représentants des assemblées locales.
Au total, 68,8 millions d'électeurs sont inscrits sur les listes, dans le pays le plus peuplé d'Afrique - 173 millions d'habitants.
Le Congrès progressiste (APC) du président élu fin mars Muhammadu Buhari ne détient que 14 des 36 Etats de la fédération nigériane, tandis que le Parti démocratique populaire (PDP) du président battu Goodluck Jonathan en contrôle 21. Le dernier Etat est tenu par un petit parti d'opposition, l'APJA.
Mais le PDP 'risque de perdre sa majorité' a estimé le cabinet de conseil Eurasia Groupe dans une note publiée vendredi. Les actions des gouverneurs, qui tiennent les cordons de la bourse dans des domaines-clés, tels que l'éducation, la santé et les infrastructures, ont souvent plus d'impact direct sur la population que celles du président, selon certains experts.
Irrégularités rapportées
La Commission électorale indépendante (Inec) a déclaré via son compte Twitter avoir reçu de nombreuses plaintes concernant des irrégularités à plusieurs endroits, des cas d'intimidation des électeurs et des violences.
Mais le porte-parole de l'Inec, Kayode Idowu, a considéré que le scrutin s'était plutôt bien déroulé dans l'ensemble. Les lecteurs de cartes biométriques, utilisés pour la première fois cette année pour éviter les fraudes, ont engendré de nombreux couacs techniques lors de la présidentielle le mois dernier.
Tirs
Des fraudes ont été dénoncées à plusieurs endroits, notamment dans l'Etat stratégique de Rivers, au sud, d'où provient une grande partie de la production pétrolière et gazière du premier producteur d'or noir africain.
Des tirs sporadiques ont été rapportés par endroits dans cet Etat, et une partie du bureau de la Commission électorale a été brûlée dans la ville de Buguma, selon le porte-parole de la police, Ahmad Muhammad. Mais la situation semblait maîtrisée à la mi-journée.
Le scrutin s'est déroulé dans le calme dans le nord du pays, qui fut souvent le théâtre d'attentats islamistes ces six dernières années. Des violences ont cependant éclaté à Danmusa, dans l'Etat de Katsina, retardant le vote.
Retard à Maiduguri
Les populations déplacées par les violences du groupe islamiste Boko Haram ont pu voter à nouveau dans les camps de Maiduguri, la capitale de l'Etat de Borno, dans le nord-est.
La police et l'armée ont été déployées en grand nombre sur tout le territoire nigérian, à cause des risques de violences politiques et de la menace d'attentats islamistes.
/ATS