La Corée du Nord tire un missile dans la zone économique du Japon

La Corée du Nord a tiré jeudi un missile balistique intercontinental (ICBM) vers la zone maritime ...
La Corée du Nord tire un missile dans la zone économique du Japon

La Corée du Nord tire un missile dans la zone économique du Japon

Photo: KEYSTONE/AP/Lee Jin-man

La Corée du Nord a tiré jeudi un missile balistique intercontinental (ICBM) vers la zone maritime économique du Japon, rompant un moratoire qu'elle s'était auto-imposé depuis 2017, au risque de déclencher une spectaculaire montée des tensions dans la région.

Le président sud-coréen Moon Jae-in a confirmé, dans un communiqué, que le projectile lancé jeudi après-midi par Pyongyang en direction de la mer du Japon était un ICBM. Il s'agit 'd'une rupture de la suspension des lancements de missiles balistiques intercontinentaux promise par le président Kim Jong Un à la communauté internationale', a-t-il déploré.

'Elle représente une sérieuse menace pour la péninsule coréenne, pour la région et pour la communauté internationale', a-t-il ajouté.

Le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, a dénoncé 'un acte scandaleux qui ne peut être pardonné'.

Les Etats-Unis 'condamnent avec force' le tir d'un missile balistique intercontinental par la Corée du Nord et prendront 'toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité du territoire américain, de la Corée du Sud et du Japon', selon un communiqué de la Maison Blanche jeudi.

Ce tir nord-coréen 'est une violation insolente de multiples résolutions du Conseil de sécurité des Nations-Unies et augmente inutilement les tensions' dans la région, a réagi la porte-parole de l'exécutif américain Jen Psaki, dans ce texte publié au moment où le président Joe Biden rencontre les alliés des Etats-Unis à Bruxelles.

Les résolutions des Nations unies interdisent à la Corée du Nord, frappée par de lourdes sanctions internationales pour ses programmes nucléaire et d'armement, de procéder à des essais de missiles balistiques.

Ce qui n'a pas empêché Pyongyang de réaliser une dizaine de tests de ce type d'arme depuis le début de l'année. Mais il ne s'agissait pas jusqu'à présent de missiles intercontinentaux, même si Washington et Séoul soupçonnent le régime nord-coréen d'avoir testé certains systèmes d'ICBM lors de ces lancements.

'Nos analyses indiquent que le missile balistique a volé pendant 71 minutes et est tombé vers 15h44 (07h44 suisses) dans la zone économique exclusive, dans la mer du Japon, à environ 150 km à l'ouest de la péninsule d'Oshima' dans l'île septentrionale de Hokkaido, a déclaré le numéro deux du ministère japonais de la Défense, Makoto Oniki.

'Etant donné que le missile balistique a cette fois-ci volé à une altitude de plus de 6000 km, ce qui était beaucoup plus haut que le (missile) ICBM Hwasong-15 qui a été lancé en novembre 2017, on pense que celui d'aujourd'hui est un nouvel ICBM', a-t-il ajouté.

Il a précisé que le ministère japonais de la Défense n'avait reçu aucune information faisant état de dégâts causés à des navires ou des avions, qualifiant cependant ce tir de 'menace sérieuse' pour la sécurité du Japon.

'Au moment où le monde fait face à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la Corée du Nord poursuit ses tirs qui aggravent unilatéralement les provocations contre la communauté internationale, ce qui est absolument impardonnable', a déclaré M. Oniki.

Echec la semaine dernière

Selon Séoul, un essai de missile par la Corée du Nord le 16 mars dernier s'est soldé par un échec, le projectile explosant dans le ciel au-dessus de Pyongyang peu après son lancement depuis l'aéroport de Sunan, au nord de la capitale. Le régime a gardé un silence complet sur cet événement.

'Pyongyang a essayé de lancer un ICBM à l'aéroport de Sunan la semaine dernière mais a échoué', a affirmé à l'AFP Go Myong-hyun, chercheur à l'Institut d'études politiques Asan. 'Alors il a mené le lancement d'aujourd'hui pour maquiller ce ratage et parce qu'il doit maîtriser les technologies d'ICBM dès que possible'.

Cet essai survient alors que la Corée du Sud est en période de transition présidentielle, le chef de l'Etat sortant Moon Jae-in devant céder son fauteuil en mai au conservateur Yoon Suk-yeol, élu au début du mois et qui a promis d'adopter une ligne plus dure face aux provocations du Nord.

Beaucoup d'analystes s'attendaient à ce que Pyongyang, qui célèbrera le 15 avril le 110e anniversaire de la naissance de Kim Il Sung, fondateur du pays et grand-père de Kim Jong Un, se livre à une démonstration de force pour marquer cette fête, la plus importante du calendrier politique nord-coréen.

Kim Jong Un a déclaré l'an dernier qu'améliorer les capacités militaires du pays était prioritaire pour le régime. Priorité parmi les priorités: développer un missile balistique intercontinental capable de porter plusieurs ogives conventionnelles ou nucléaires suivant chacune une trajectoire indépendante, difficiles à intercepter par les systèmes antimissiles des Etats-Unis.

Ce missile, le Hwasong-17, a été surnommé le 'missile monstre' par les analystes militaires. Il a été montré lors d'une parade à Pyongyang en octobre 2020. On ignore à ce stade si c'est ce missile qui a été testé jeudi.

Les Etats-Unis et la Corée du Sud accusaient déjà le régime nord-coréen d'en avoir récemment testé certaines parties depuis le début 2022, sous couvert de ce qui a été présenté comme des essais de lancement de satellites.

/ATS
 

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