La Russie 'a mis la barre très haut' en Ukraine en matière militaire, a estimé mercredi le général américain Philip Breedlove, commandant des troupes de l'OTAN en Europe. 'Ce qui est clair en tout cas, c'est que la situation ne s'améliore pas, et qu'elle empire tous les jours', a-t-il ajouté.
Moscou a déployé dans ses interactions en Ukraine orientale et au Donbass 'plus d'un millier de véhicules de combat, des forces de combat, certaines des défenses antiaériennes les plus sophistiquées, des bataillons d'artillerie', a énuméré M. Breedlove à Washington.
Le général a indiqué qu'il avait transmis à la Maison-Blanche des 'options' pour répondre aux besoins en équipements militaires des Ukrainiens, bien identifiés selon lui: 'Communications et brouillages, capacités anti-artillerie et contre-mobilité', c'est-à-dire la capacité à empêcher les troupes adverses de se déplacer.
Il n'a toutefois pas précisé s'il avait recommandé d'armer les Ukrainiens ou au contraire de continuer la politique actuelle visant à livrer des équipements non létaux.
Guerre de l'information
Le général a aussi répété qu'il fallait agir sur les plans militaire et économique pour que le président russe Vladimir Poutine relâche la pression sur l'Ukraine. Il a également conseillé de muscler les efforts dans la guerre de l'information. 'La campagne de désinformation menée par la Russie est plutôt envahissante. Nous devons rentrer sur ce terrain', a-t-il estimé.
Plus tôt dans la journée, le général Breedlove avait mis en garde contre le risque d'un conflit du même type en Moldavie, au sud de l'Ukraine, où une coalition de partis proeuropéens l'a emporté en décembre sur des partis prorusses.
Les Etats-Unis ont accusé mercredi le président russe de mentir et de chercher à déstabiliser l'Ukraine, affirmant que ni Moscou, ni les rebelles séparatistes ne respectaient les accords de cessez-le-feu signés à la mi-février.
M. Poutine 'a rendu possibles, encouragé et directement facilité des saisies de territoires pour tenter de déstabiliser l'Ukraine', a notamment lancé le secrétaire d'Etat John Kerry lors d'une audition devant une commission du Congrès américain.
/ATS