La situation humanitaire est 'catastrophique' à Aden, s'est alarmé mardi le CICR. La grande ville du sud du Yémen est le théâtre de combats quotidiens entre rebelles chiites liés à l'Iran et partisans du président yéménite soutenu par l'Arabie saoudite.
'La guerre a gagné tous les coins de la ville', a déclaré Marie-Claire Feghali, la porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans la capitale Sanaa. En raison des combats, la plupart des quelque 800'000 habitants d'Aden 'ne peuvent même pas s'enfuir'.
'Des cadavres restent parfois abandonnés dans la rue, personne ne pouvant s'aventurer pour aller les retirer', relate la porte-parole. 'La situation est encore pire dans les hôpitaux'. L'organisation a demandé en vain une pause humanitaire pour acheminer des secours.
Premier avion humanitaire
Un 'petit avion', qui était parti du Yémen avec à son bord des travailleurs du CICR, est revenu lundi à Sanaa avec du personnel médical à bord, a indiqué mardi une autre porte-parole de l'institution, Sitara Jabeen.
Le CICR espère faire atterrir mercredi à Sanaa un premier avion-cargo d'aide avec à son bord 16 tonnes de médicaments chargés en Jordanie. Une deuxième cargaison de 32 tonnes pourrait suivre jeudi, selon Mme Feghali.
Le Yémen est soumis depuis le 26 mars aux raids aériens intensifs d'une coalition arabe menée par l'Arabie saoudite en soutien au président Abd Rabbo Mansour Hadi. Ce dernier a été contraint de quitter le pays sous la pression de ses adversaires, les rebelles Houthis alliés à des militaires restés fidèles à l'ex-chef de l'Etat Ali Abdallah Saleh.
Lourd bilan
L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé mardi que 549 personnes avaient été tuées et plus de 1700 autres blessées en deux semaines de combats, jusqu'à la date du 3 avril. Ce bilan comprend au moins 217 morts civils et 516 blessés civils, dont bon nombre tombés lors des attentats-suicide contre deux mosquées de Sanaa, qui ont fait 137 morts le 20 mars.
De son côté, le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) évalue qu''au moins 74 enfants ont été tués et 44 blessés depuis le 26 mars'. Un million d'enfants ne peuvent pas aller à l'école, selon l'organisation. Plus de 100'000 personnes ont été déplacées en raison de la guerre.
/ATS