Les Français votent dimanche pour le premier tour des élections régionales, dernier test avant la présidentielle en 2017. Ce scrutin devrait confirmer l'inexorable poussée de l'extrême droite, en position de sceller un succès historique.
Au total, 44,6 millions d'électeurs sont appelés à élire 1757 conseillers régionaux et 153 conseillers territoriaux (Corse, Guyane et Martinique) parmi 21'456 candidats répartis sur 171 listes. Les bureaux sont ouverts jusqu'à 18h00, mais les électeurs peuvent voter jusqu'à 19h00 dans certaines communes, voire 20h00 dans les grandes villes. Décalage horaire oblige, les électeurs de la Réunion votent les premiers.
Le président François Hollande a voté en début de matinée à Tulle, préfecture du département de la Corrèze, ville dont il a longtemps été maire. Contrairement à son habitude, le chef de l'Etat n'a fait aucune déclaration. A midi, le taux de participation était de 16,3%.
Le Front national (FN), qui avait échoué à s'imposer à la tête d'un département en mars, est pour la première fois en mesure de l'emporter dans une à trois régions. Favorisé par son discours nationaliste et anti-immigration, il est en particulier donné en tête dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, où sa présidente Marine Le Pen conduit la liste, et en Provence Alpes-Côte d'Azur, où c'est sa nièce Marion Maréchal-le Pen qui porte les couleurs du mouvement.
Front anti-FN
La montée de l'extrême droite dans les sondages après les attentats de Paris a contribué à dramatiser le scrutin et provoqué de nombreux appels à la mobilisation anti-FN. Le très net regain de popularité du président François Hollande et de son Premier ministre Manuel Valls au lendemain du 13 novembre n'a paradoxalement pas pesé sur le rapport de force droite-gauche-FN.
L'incertitude demeure toutefois sur l'ordre d'arrivée des trois grandes forces du pays: la droite et le FN, crédités de 27% à 30% d'intentions de vote, sont au coude à coude, devant le PS distancé à 22/23%. Le PS, à la tête depuis 2010 de toutes les régions françaises sauf une, pourrait n'en conserver que trois ou quatre.
Les derniers sondages placent le FN en tête dans six régions au premier tour et envisagent sa victoire dans trois au 2e tour le 13 décembre: le Nord, la Provence et la grande région Est, où se présente le bras droit de Marine Le Pen, Florian Philippot. Le FN serait aussi en mesure de se maintenir partout en métropole au 2e tour, imposant autant de triangulaires à ses adversaires.
Sous haute sécurité
Le scrutin va se dérouler sous l'état d'urgence, qui impose un renforcement de la sécurité autour des bureaux de vote, notamment dans la capitale. Les récents attentats ont écrasé la campagne, contribuant largement, dans une atmosphère mêlant recueillement, appels à la 'guerre' contre l'Etat islamique et renouveau des symboles patriotiques, à brouiller les clivages politiques.
/ATS