Le centre et les Verts s'accordent sur un gouvernement de coalition

Plus de quatre mois après les législatives en Irlande, deux partis centristes irlandais et ...
Le centre et les Verts s'accordent sur un gouvernement de coalition

Le centre et les Verts s'accordent sur un gouvernement de coalition

Photo: KEYSTONE/AP/Niall Carson

Plus de quatre mois après les législatives en Irlande, deux partis centristes irlandais et les Verts ont voté vendredi en faveur d'une coalition gouvernementale tripartite. Les nationalistes du Sinn Fein, pourtant arrivés en tête, ne seront ainsi pas au gouvernement.

Après des mois de négociations en pleine pandémie de nouveau coronavirus, les membres du Fianna Fail, du Fine Gael et du Parti écologiste ont donné vendredi leur feu vert à un accord de coalition, lors de votes internes à l'issue incertaine pour le petit parti des Verts, le seul à requérir une majorité des deux tiers pour accepter l'alliance.

'Nous devons y aller et aider avec nos partenaires de la coalition gouvernementale à sortir notre pays d'une crise économique vraiment grave', a déclaré vendredi soir le chef des Verts Eamon Ryan, entérinant l'accord en annonçant que les membres de son parti avaient voté à 76% pour.

Direction tournante

Plus tôt dans la journée, le Fine Gael, parti du Premier ministre sortant Leo Varadkar avait adopté l'accord à 80%, bientôt rejoint par le Fianna Fail (74%). Grâce à ce feu vert, un vote sera organisé samedi lors d'une séance parlementaire extraordinaire pour désigner le nouveau Premier ministre.

Le programme de gouvernement prévoit une direction tournante de l'exécutif. Micheal Martin, 59 ans, dirigeant du Fianna Fail qui a obtenu le premier groupe parlementaire avec 38 des 160 sièges, est pressenti pour devenir le premier chef de l'exécutif jusqu'en décembre 2022.

Le Premier ministre sortant Leo Varadkar, 41 ans, dont le parti Fine Gael avait été défait avec 35 sièges après une campagne centrée sur le Brexit, assurait jusqu'ici l'intérim à la tête du gouvernement. Il est pressenti pour reprendre les rênes de l'exécutif ultérieurement.

Pari risqué

La percée historique en février du Sinn Fein, l'ancienne vitrine politique de l'IRA, groupe paramilitaire opposé à la présence britannique en Irlande du nord, a bouleversé le paysage politique du pays. Les deux partis centristes se relayaient au pouvoir depuis un siècle.

Cette fois, le Fine Gael et le Fianna Fail avaient besoin du soutien des 12 députés du Parti Vert pour atteindre le seuil des 80 sièges nécessaire à une majorité parlementaire. Cette alliance avec le centre-droit est un pari risqué pour cette formation progressiste.

Les Verts avaient participé à une coalition avec le Fianna Fail en 2007 avant de s'en retirer quatre ans plus tard. Ils avaient été effacés de l'échiquier politique après les élections qui avaient suivi en 2011.

Dans l'opposition

Avec un programme ancré à gauche, le Sinn Fein, favorable à une réunification avec l'Irlande du Nord, est arrivé en tête avec 24,5% des électeurs. Mais faute d'avoir présenté suffisamment de candidats, il n'est devenu que la deuxième force politique au Parlement avec 37 sièges.

Exclu de l'alliance gouvernementale conclue vendredi, il deviendra la principale force d'opposition en Irlande, ce qui pourrait constituer un tremplin vers le pouvoir lors des prochaines législatives, selon les analystes.

'L'establishment politique s'est mobilisé pour nous tenir à l'écart', a réagi vendredi soir la dirigeante du Sinn Fein Mary Lou McDonald, ajoutant que 'ces barrières' ne seraient pas suffisantes pour les 'arrêter'. 'Nous allons être l'opposition la plus efficace', a promis la cheffe adjointe Michelle O'Neill.

/ATS
 

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