Le député anti-Islam Geert Wilders a comparu vendredi devant la justice néerlandaise pour la première audience préalable à son procès pour incitation à la haine. Il avait déclaré il y a deux ans vouloir 'moins de Marocains' aux Pays-Bas.
Geert Wilders, vêtu d'un costume bleu et d'une chemise blanche, était décontracté à l'ouverture de l'audience, prenant même en photo avec son téléphone les journalistes rassemblés autour de lui. 'Vous êtes ici en tant que suspect dans une affaire criminelle, il ne vous est pas demandé de vous exprimer ou de répondre à des questions', a lancé le juge Hendrik Steenhuis à l'homme politique.
L'audience de vendredi était une audience préalable, destinée à examiner l'avancée des enquêtes et des procédures avant le début du procès sur le fond, le 31 octobre.
'La liberté d'expression est un principe fondamental mais non un absolu', a néanmoins déclaré le représentant du parquet, Wouter Bos. 'Le racisme et la haine des étrangers est en contravention directe des libertés dont nous jouissons dans une société démocratique'.
Une poignée de manifestants se sont réunis devant le tribunal pour exprimer leur soutien à l'homme politique, parfois surnommé 'capitaine peroxyde' pour ses cheveux blonds décolorés.
Inciation à la haine
Le député est accusé d'avoir 'insulté un groupe de personnes sur la base de leur race et d'incitation à la discrimination et à la haine'. Lors d'une soirée après les municipales de mars 2014, il avait harangué ses partisans, leur demandant s'ils voulaient 'plus ou moins de Marocains dans votre ville et aux Pays-Bas'.
'Moins! Moins! Moins!', avaient scandé les partisans. Geert Wilders avait répondu: 'Nous allons nous en charger'.
Ces déclarations avaient causé un scandale aux Pays-Bas, provoquant un exode au sein de son parti populiste et une vague de protestations sans précédant. Plus de 6400 plaintes ont été déposées par des citoyens et des organisations.
Connu pour ses formules incendiaires, Geert Wilders a par le passé comparé le Coran au Mein Kampf d'Adolf Hitler et qualifié l'islam de religion fasciste.
M. Wilders, dont le parti est en tête de tous les sondages, avait été acquitté lors d'un premier procès pour incitation à la haine en 2011. Les juges avaient alors estimé que le député ne pouvait pas être condamné car ses critiques étaient dirigées contre l'islam, une religion, et non contre un groupe ethnique.
/ATS
