Le pape sera reçu mardi par la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi. Il s'agira du temps fort de son voyage dans un pays meurtri par des décennies de conflits ethniques et la crise des Rohingyas musulmans.
Mardi matin, le souverain pontife a démarré sa journée par une rencontre 'privée' à Rangoun avec des dirigeants religieux, bouddhistes, hindouistes, chrétiens, musulmans et juifs. La conversation a porté sur l'unité malgré la diversité. Un 'très, très beau discours', d'après Sammy Samuels, un représentant de la communauté juive du pays.
L'infatigable partisan du dialogue interreligieux s'est ensuite rendu mardi après-midi à Naypyidaw. Dans la capitale administrative birmane, le souverain pontife argentin sera reçu par le président Htin Kyaw, un proche d'Aung San Suu Kyi, puis par celle qui est officiellement ministre des Affaires étrangères, mais de facto chef du gouvernement. Ce seront des retrouvailles pour le pape et Aung San Suu Kyi après une rencontre amicale en mai dernier au Vatican.
Discours attendu
Le discours qu'il doit par la suite prononcer devant les autorités civiles du pays, des représentants de la société civile et du corps diplomatique, est très attendu. Le pape s'est en effet ému à plusieurs reprises du sort réservé aux Rohingyas, 'torturés et tués en raison de leurs traditions et de leur foi' en Birmanie. Mais il semble peu probable qu'il s'exprime aussi librement sur le sol birman.
L'Eglise catholique locale est soucieuse de ne pas contrarier une population majoritairement bouddhiste, marquée par un nationalisme bouddhiste antimusulman et vent debout contre les critiques de la communauté internationale sur le sort de la minorité ethnique musulmane des Rohingyas.
L'Eglise birmane défend en outre la prix Nobel de la paix face aux multiples critiques internationales sur son manque d'empathie affiché pour les Rohingyas victimes de violences dans l'ouest du pays. Depuis fin août, pour fuir viols, meurtres et tortures perpétrés par des soldats birmans et des milices locales, plus de 620'000 musulmans rohingyas se sont réfugiés au Bangladesh.
/ATS