Les élus de l'opposition kosovare ont lancé vendredi du gaz lacrymogène pour empêcher l'élection par le Parlement du nouveau président du pays. Des manifestants et la police se sont par ailleurs affrontés autour de l'Assemblée.
Un premier tour du scrutin - sur trois possibles -, qui s'est néanmoins déroulé après une interruption de la session parlementaire, n'a pas permis à la coalition au pouvoir d'élire à la tête de l'Etat l'actuel ministre des Affaires étrangères et ancien Premier ministre, Hashim Thaçi.
M. Thaçi a obtenu le soutien de 50 élus, alors qu'une majorité des deux tiers de députés, sur 120 sièges, était nécessaire pour l'élection du président. Le second tour du vote devrait avoir lieu dans la foulée. Au troisième tour, une simple majorité est suffisante.
Parallèlement au déroulement du vote, la police a tiré des bombes de gaz lacrymogène pour disperser un groupe de manifestants encagoulés qui ont lancé des cocktails Molotov sur la place devant les sièges du Parlement et du gouvernement.
Méthode du gaz
La situation s'est tendue sur cette place - où des centaines de militants de l'opposition campent depuis mercredi -, lorsque au moins onze élus de l'opposition ont été contraints de quitter l'Assemblée, après avoir une nouvelle fois lancé du gaz lacrymogène dans l'hémicycle en pleine session.
Un élu de l'opposition a été arrêté, d'autres ont refusé de participer au vote.
Il s'agit d'une méthode qu'ils emploient depuis octobre pour obtenir la démission du gouvernement et réclamer les élections anticipées.
'Nous continuons de s'opposer à ce que la personne la plus contestée au Kosovo soit élue président. Nous allons poursuivre nos manifestations jusqu'à la convocation de nouvelles élections', a lancé à la foule l'élu Albin Kurti, fer de lance de l'opposition, à la sortie du Parlement.
Crise politique
M. Thaçi est le favori de ce vote et il affronte Rafet Rama, un autre candidat de sa propre formation, le Parti démocratique du Kosovo.
'Dehors!', 'Hashim dehors!', ont scandé les manifestants, environ un millier, qui ont dressé des tentes devant le Parlement et le gouvernement.
Le Kosovo, ancienne province méridionale serbe qui a proclamé en 2008 son indépendance, est secoué depuis octobre par une crise politique.
Après trois tours
Si le président n'est pas élu après trois tours de scrutin, le Parlement doit se dissoudre et des élections législatives anticipées doivent être convoquées dans un délai de 45 jours.
Les députés ont jusqu'au 7 mars pour s'acquitter de cette tâche car, en vertu de la Constitution, un nouveau président doit être élu au plus tard un mois avant la fin du quinquennat de la présidente actuelle Atifete Jahjaga, le 7 avril.
/ATS