Un tribunal turc a annoncé dimanche avoir placé en détention provisoire les deux maires de Diyarbakir, ville à majorité kurde du sud-est de la Turquie. Ils sont accusés d'activités 'terroristes' en lien avec le parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Gültan Kisanak et Firat Anli, élus ensemble en 2014 à la tête de Diyarbakir, sont accusés d''appartenance à une organisation terroriste armée' et de 'soutien logistique à une organisation terroriste armée', selon un communiqué du tribunal de Diyarbakir.
Leur mise en détention intervient cinq jours après leur placement en garde à vue, qui avait provoqué une flambée de violence dans le sud-est du pays.
Ayla Akat Ata, une ancienne députée du parti pour la paix et la démocratie (BDP), dont sont également issus Mme Kisanak et M. Anli, a également été placée en détention dimanche soir.
'En otage'
Dimanche, plusieurs centaines de personnes ont manifesté pour réclamer la libération de Mme Kisanak et M. Anli à Diyarbakir et à Istanbul, où des policiers ont fait usage de grenades lacrymogènes pour disperser les protestataires, selon une journaliste de l'AFP.
S'adressant dans la journée à quelque 500 personnes rassemblées à proximité de la mairie de Diyarbakir, Selahattin Demirtas, coprésident du parti démocratique des peuples (HDP, principale formation pro-kurde), a accusé les autorités turques de 'retenir en otage' les deux maires.
'Tous ceux qui ne disent pas 'Erdogan est notre sultan' sont déclarés 'terroristes'', a lancé M. Demirtas. Il a appelé 'les forces démocratiques' à se mobiliser. 'Nous ne reculerons pas, quel qu'en soit le prix', a-t-il ajouté.
/ATS