Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi à travers l'Italie pour 'réveiller' le pays et réclamer une protection pour les couples de même sexe et leurs enfants. Un texte est présenté jeudi prochain au Sénat.
Plutôt que de rivaliser avec la démonstration de force prévue le 30 janvier à Rome par les opposants au texte, les associations de défense des homosexuels ont opté pour une centaine de rassemblements. Selon la presse, les manifestants étaient 7000 à Turin, 5000 à Milan, des milliers à Rome et à Bologne, 1500 à Florence, un millier à Bari, des centaines à Naples, à Venise, à Trieste, à Gênes, à Bergame, à Ancône ou encore à Cagliari.
'C'est une journée historique pour ce pays, une immense mobilisation qui s'est nourrie du désir et de l'enthousiasme de tant et tant de personnes ayant à coeur les valeurs d'égalité', s'est réjoui dans un communiqué Gabriele Piazzoni, secrétaire d'Arcigay, principale association italienne de défense des homosexuels.
A l'appel des organisateurs, les manifestants sont venus avec des réveils. A Rome, ils les ont fait sonner tous ensemble en milieu d'après-midi en scandant 'Italie, réveille-toi, c'est l'heure d'être civile'. Dans la foule, des militants d'Amnesty International arboraient des coeurs arc-en-ciel proclamant: 'Les droits de l'Homme sont ma fierté'.
Réalité indéniable
Ovationnée par les manifestants, Monica Cirinna, sénatrice de centre-gauche, a promis: 'Le Parlement est prêt et mûr'.
'Quoique le Parlement décide, nous avons déjà gagné une bataille', s'est aussi réjouie Marilena Grassadonia, présidente de l'association Famiglie Arcobaleno (Familles Arc-en-ciel), en se félicitant d'un large soutien de la société civile. 'Nous étions des familles fantômes pour des millions d'Italiens, maintenant nous sommes une réalité que personne ne peut nier', a-t-elle expliqué.
Alors que l'Italie est le dernier grand pays d'Europe occidentale à ne reconnaître aucun statut aux couples homosexuels, le Sénat doit entamer jeudi l'examen d'un texte créant une union civile qui permettrait d'adopter sous condition les enfants naturels de son conjoint, et de bénéficier le cas échéant d'une pension de réversion.
Le texte divise la majorité gouvernementale de centre-gauche de Matteo Renzi, mais les manifestants espèrent qu'il passera sans être édulcoré grâce au soutien d'élus de la gauche non-gouvernementale, du Mouvement 5 Etoiles et même de Forza Italia de Silvio Berlusconi.
/ATS