Tout juste investi dans ses fonctions de chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo est arrivé vendredi à Bruxelles pour marteler l'une des antiennes les plus chères à Donald Trump: exiger des alliés de l'Otan qu'ils mettent la main à la poche.
Ce 'faucon' suscite des craintes chez ses alliés du Vieux continent, qui craignent que sa réputation de va-t-en-guerre n'entrave la double voie poursuivie face à la Russie, mêlant dissuasion militaire et diplomatie.
A peine quelques heures après avoir prêté serment, l'ex-patron de la CIA est arrivé à Bruxelles pour rencontrer ses nouveaux homologues lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Otan, organisée avant un sommet de l'Alliance les 11 et 12 juillet.
Plusieurs des ministres ont insisté avant le début de la réunion sur la nécessité de maintenir le dialogue avec Moscou, condition pour tenter de résoudre de nombreux conflits, notamment en Syrie où le régime en place à Damas tient grâce au soutien russe.
2% du PIB
Le message qu'apporte Mike Pompeo est déjà bien connu: Donald Trump martèle que les autres membres de l'Alliance atlantique doivent augmenter leurs dépenses militaires afin de réduire la participation de son plus gros contributeur, Washington.
Certains alliés, notamment l'Allemagne et la Belgique, sont loin de l'engagement pris par les membres de l'Otan en septembre 2016 d'allouer 2% de leur PIB pour la défense.
'Six pays de l'Otan le font, neuf autres ont présenté des plans crédibles pour s'y conformer. Il est temps pour les 13 autres membres de l'Alliance de se mettre à niveau, particulièrement l'Allemagne, le membre européen de l'Otan le plus grand et riche', a affirmé le responsable américain, ajoutant que Berlin ne prévoit d'augmenter ses dépenses militaires que jusqu'à 1,25% de son PIB d'ici 2021.
Ces propos résonnent d'autant plus fortement qu'Angela Merkel doit rencontrer Donald Trump à Washington ce même vendredi.
La Russie 'facteur déstabilisant'
Mike Pompeo devrait justifier la nécessité d'augmenter les dépenses en brandissant la menace posée par la Russie, 'un facteur déstabilisant en Ukraine, en Géorgie et en Syrie', selon un haut responsable américain.
Lors d'une conférence de presse avant cette réunion - la première depuis l'empoisonnement de l'ex-agent double russe Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia au Royaume-Uni -, le secrétaire général de l'Alliance Jens Stoltenberg avait accusé Moscou d'avoir un 'comportement dangereux'.
L'Alliance reste toutefois ouverte à 'un dialogue sérieux' avec la Russie, avait-il avancé.
/ATS