L'Etat de New York a annoncé jeudi qu'il portait plainte contre le lobby pro-armes NRA et son influent patron Wayne LaPierre pour fraude financière. L'objectif est la dissolution de ce puissant groupe conservateur.
La procureure générale de New York Letitia James a affirmé que M. LaPierre et trois autres hauts responsables du lobby avaient utilisé les contributions et dons des membres pendant des années comme 'leur propre tirelire'. Ils ont dépensé des dizaines de millions de dollars en violation des lois régissant les organisations à but non lucratif.
Les quatre dirigeants ont 'en gros pillé les biens' du groupe, a déclaré Mme James. A tel point que ce lobby qui a injecté des millions de dollars dans les campagnes électorales républicaines au fil des ans est aujourd'hui quasiment insolvable.
Forte influence
Selon la procureure, M. LaPierre a entre autres illégalement utilisé des fonds de la NRA pour régulièrement emmener sa famille aux Bahamas pour des vacances de luxe. Il a aussi accepté des cadeaux onéreux et des voyages de la part de fournisseurs de la NRA et s'est donné 17 millions de dollars pour sa retraite sans l'accord du conseil d'administration de l'organisation.
'L'influence de la NRA est telle que l'organisation a échappé aux contrôles pendant des décennies, alors que ses hauts dirigeants se mettaient des millions de dollars dans les poches', a déclaré la procureure.
'La NRA est pleine de fraudes et d'abus et c'est pourquoi nous cherchons aujourd'hui à la dissoudre, parce qu'aucune organisation n'est au-dessus des lois', a-t-elle ajouté.
'Prêts à combattre'
Dans un communiqué, la NRA a accusé la procureure de vouloir 'marquer des points sur le plan politique' à trois mois de l'élection présidentielle américaine. Elle a précisé qu'une action en justice avait été initiée pour s'opposer à la plainte.
'Nous sommes prêts à combattre. Nous vous attendons', a réagi Wayne LaPierre dans une déclaration transmise à l'AFP. 'La NRA est bien gérée, solvable financièrement, et engagée à maintenir une bonne gouvernance', a-t-il ajouté, qualifiant la plainte 'd'attaque contre la démocratie et la liberté'.
/ATS