Un mois et demi après l'attentat qui a décimé une partie de sa rédaction, le journal satirique français 'Charlie Hebdo' reparaît ce mercredi. Son deuxième numéro après les attaques sera tiré à 2,5 millions d'exemplaires. Naville en a commandé 20'000 pour la Suisse romande.
'C'est reparti', peut-on lire sur la une de ce nouveau numéro, divulguée par le quotidien 'Libération' qui héberge l'équipe de 'Charlie'. Sous le texte, une meute de 'clébards hostiles', parmi lesquels on reconnaît le pape, Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy et un djihadiste, court après un chien qui tient le magazine.
Le dessinateur Luz explique avoir choisi des chiens car 'ce sont des animaux irresponsables et soumis'. 'Irresponsable, c'est Charlie, soumis, c'est tout les autres qui courent derrière', dit-il.
Après le numéro des 'survivants' paru une semaine après l'attaque du 7 janvier qui a fait douze morts dont cinq caricaturistes, une vente record de près de huit millions d'exemplaires en signe de solidarité avec l'hebdomadaire, un pactole récolté et un torrent d'émotion à gérer, l'équipe rescapée de 'Charlie Hebdo' a dû prendre du repos.
Milliers d'exemplaires commandés
En Suisse, Naville a commandé 20'000 exemplaires pour la Suisse romande, contre 26'000 pour le numéro des 'survivants' et près de 700 avant les attentats. En Suisse alémanique, quelque 500 exemplaires seront proposés à la vente, contre 1000 pour l'édition précédente, a indiqué 7Days Media Services.
Avant l'attentat, 'Charlie' tirait au total à 60'000 exemplaires et comptait 10'000 abonnés. Il a dépassé aujourd'hui les 200'000 abonnés. En cumulant ventes, abonnements, dons et aide publique, 'Charlie Hebdo' pourrait recueillir près de 30 millions d'euros.
Dimanche par France5, l'urgentiste Patrick Pelloux, chroniqueur à 'Charlie', a précisé que cette manne serait utilisée à trois fins: une partie sera utilisée pour équilibrer les comptes du journal, qui connaissait des difficultés financières avant le 7 janvier, une autre ira aux proches des victimes des attentats et le reste devrait permettre de soutenir des caricaturistes du monde entier.
/ATS