Nouvelles frappes sur la bande de Gaza - Espoirs de paix en berne

Les espoirs de paix s'amenuisent mardi dans la bande de Gaza, dévastée par plus de neuf mois ...
Nouvelles frappes sur la bande de Gaza - Espoirs de paix en berne

Gaza: dizaines de morts dans des attaques israéliennes

Photo: KEYSTONE/AP/Jehad Alshrafi

Israël a multiplié mardi les attaques sur la bande de Gaza, dévastée par plus de neuf mois de guerre. Trois bombardements, notamment sur une école, ont fait 44 morts, selon la Défense civile, après des critiques américaines sur le nombre élevé de victimes civiles.

Dénonçant des 'massacres' commis par Israël 'contre des civils non armés' dans la bande de Gaza, un dirigeant du Hamas a annoncé dimanche que le mouvement suspendait sa participation aux négociations indirectes. Il a précisé qu'il était 'prêt' à revenir à ces discussions lorsque le gouvernement israélien ferait preuve d'une 'volonté sérieuse' d'aboutir.

Le département d'Etat américain a estimé lundi que le nombre de victimes civiles 'restait inacceptable' dans le territoire palestinien, où la guerre déclenchée le 7 octobre par une attaque menée par le Hamas sur le sol israélien a fait des dizaines de milliers de morts.

L'armée israélienne a poursuivi mardi ses opérations dans l'enclave, après les déclarations la veille du département d'Etat américain estimant que le nombre de victimes parmi les civils palestiniens 'restait inacceptable'.

'Trois massacres contre des déplacés'

Mardi, la Défense civile de Gaza, un organisme dépendant du Hamas, a annoncé que trois attaques israéliennes avaient fait 44 morts et 'des dizaines' de blessés. 'Trois massacres ont eu lieu en moins d'une heure contre des déplacés', a déclaré son porte-parole, Mahmoud Bassal. Ce dernier n'a pas détaillé le bilan des morts pour chacune des trois frappes.

Selon le Croissant-Rouge palestinien, au moins cinq personnes ont été tuées dans une attaque sur l'école Al-Razi de Nousseirat, gérée par l'ONU dans le centre du territoire palestinien, qui abritait 'des milliers' de déplacés.

Un autre bombardement a fait 17 morts à proximité d'une station-service d'Al-Mawasi, près de Khan Younès, dans le sud, selon le ministère de la Santé du Hamas. Le bilan de la troisième attaque près d'un rond-point de Beit Lahia, dans le nord, n'était pas clair dans la soirée.

Des centaines de milliers de personnes se sont déplacées au gré de l'avancée des combats, et souvent plusieurs fois depuis le début de la guerre, selon des estimations des Nations unies. Beaucoup s'abritent dans des bâtiments, notamment des écoles, mais aussi des cours de dispensaires ou d'hôpitaux.

Près de 39'000 morts

La guerre déclenchée par Israël après le 7 octobre a fait 38'713 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, d'après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a jugé mardi que l'armée israélienne devait 'augmenter encore la pression' sur le Hamas après neuf mois de guerre dans la bande de Gaza.

Bombe guidée américaine

Samedi, une frappe israélienne avait fait 92 morts, selon le Hamas, dans le secteur d'Al-Mawassi, désigné depuis plusieurs mois 'zone humanitaire' par Israël et donc sûr. L'armée israélienne avait affirmé y avoir visé deux chefs militaires du Hamas.

Deux experts en armement interrogés par l'AFP ont estimé qu'Israël avait utilisé une bombe guidée américaine à lourde charge pour cette frappe. Le Hamas a annoncé qu'il tenait Washington pour responsable 'moralement et légalement' de ce raid.

'Massacres' dans des 'zones de sécurité'

La diplomatie française a dénoncé mardi 'les frappes de ces derniers jours' qui 'alourdissent le bilan humain catastrophique parmi la population civile'.

Plusieurs ONG parmi lesquelles Médecins Sans Frontières (MSF) et Médecins du monde ont elles dénoncé les 'massacres' dans des 'zones de sécurité'.

Famine: 50% de foyers en urgence

Ces frappes 'aggravent la catastrophe humanitaire', les ONG continuant 'de se heurter aux obstacles imposés par la poursuite des opérations militaires' israéliennes, a déploré lundi soir MSF.

La prise du point de passage de Rafah par les Israéliens début mai a provoqué un 'arrêt complet' de l'acheminement de l'aide, d'après les ONG qui affirment que 50% des foyers sont classés en situation 'urgente' pour risque de famine dans le nord du territoire.

Israël accuse de son côté l'ONU d'être responsables des blocages des livraisons d'aide.

Actes de torture dénoncés

En outre, le ministre palestinien chargé des prisonniers, Qadoura Fares, a accusé lundi Israël de mener une 'guerre de vengeance' contre des détenus palestiniens arrêtés dans le cadre du conflit.

Un avocat du Département des affaires des détenus a dénoncé des actes de torture, dont des 'viols' et violences 'psychologiques', selon les témoignages de détenus auxquels il a rendu visite dans une prison israélienne en Cisjordanie occupée. L'armée a rejeté ces allégations.

/ATS
 

Actualités suivantes