Les bureaux de vote ouvraient timidement leurs portes jeudi au Kenya pour l'élection présidentielle. L'atmosphère est tendue: le président sortant Uhuru Kenyatta est assuré d'être réélu face au boycott de l'opposition qui conteste la crédibilité du scrutin.
Dans le bidonville de Mathare à Nairobi, le président du bureau de vote de l'église 'Redeemed Gospel' a déclaré le 'vote ouvert' peu après 06h00 (05h00 en Suisse). A l'extérieur plusieurs électeurs patientaient, mais l'image contraste avec les longues files d'attente de l'élection du 8 août, qui avait mené à la réélection du président sortant Uhuru Kenyatta.
Cette dernière a été invalidée par la Cour suprême le 1er septembre après un recours de l'opposition. La Cour avait justifié cette décision, inédite sur le continent, par des irrégularités dans la transmission des résultats. Exonérant les différents candidats, elle avait fait porter le blâme de ce scrutin 'ni transparent, ni vérifiable' par la Commission électorale (IEBC).
Galvanisé par ce jugement, Raila Odinga, 72 ans, déjà trois fois candidat malheureux à la présidence (1997, 2007, 2013), a fait pression pour obtenir une réforme de cette Commission, à coups de manifestations et de recours en justice.
Mais si l'IEBC a entrepris quelques timides changements, l'opposition continue d'estimer qu'elle reste acquise au pouvoir. Le président de la Commission, Wafula Chebukati, avait lui-même accrédité cette idée la semaine passée en admettant qu'il ne pensait pas l'IEBC en mesure de garantir un scrutin crédible.
Le leader de l'opposition Raila Odinga a donc appelé au boycott du scrutin, estimant que les conditions d'une élection transparente et juste n'étaient pas réunies.
Le président sortant Uhuru Kenyatta, qui fête jeudi son 56e anniversaire, est dès lors assuré de l'emporter face à six candidats mineurs. Mais sa victoire annoncée fera certainement l'objet de recours devant la justice.
/ATS