Environ 700 combattants de l'Etat islamique (EI) se cacheraient dans le centre et dans les faubourgs est de la ville de Ramadi, reconquise par l'armée irakienne. Les engins explosifs continuent de représenter un danger alors que le drapeau irakien flotte sur la ville.
'Dans le centre de Ramadi, on estime à 400 les membres de Daech encore présents, et plus à l'est, en direction de Falloudjah, il y en aurait environ 300', a déclaré aux journalistes à Bagdad le capitaine Chance McCraw, des services de renseignement militaires américains, représentant la coalition internationale sur place.
La majeure partie du centre-ville doit encore être nettoyée des engins explosifs laissés par l'EI, a-t-il dit. 'Au centre-ville, les engins explosifs improvisés (IED) représentent toujours une menace même si les services antiterroristes sont au travail. C'est pourquoi les civils ne retournent pas dans certains secteurs', a-t-il ajouté.
Le capitaine a précisé que dans un secteur qui avait été âprement défendu par les djihadistes, au sud du complexe administratif de la ville, les forces irakiennes avaient retrouvé 300 engins explosifs sur une portion de terrain de seulement 150 mètres de long.
Aide d'urgence
Le Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi a ordonné mercredi la création d'une commission spéciale, comprenant le gouverneur de la province d'Anbar et plusieurs responsables du gouvernement fédéral, chargée de diriger la reconstruction de Ramadi et de permettre le retour de la population. L'ONU estime à environ 20 millions de dollars le coût des premiers travaux et le ministère irakien du commerce a annoncé l'envoi prochain d'une aide d'urgence sur place.
Près de 1,4 million de personnes ont été chassées de la très vaste province d'Anbar par les combats, selon les chiffres de l'ONU. Le chef-lieu de la province comptait lui-même plus de 400'000 habitants avant l'arrivée des djihadistes.
Le gouvernement irakien a annoncé que des miliciens sunnites allaient constituer le gros des forces de sécurité permanentes à Ramadi, un secteur où la communauté sunnite est majoritaire.
Menaces contre la Turquie
Sur le plan militaire, l'Irak pourrait, en dernier recours, intervenir militairement pour se défendre face à l'intrusion de forces turques dans le nord de son territoire, a déclaré mercredi le ministre irakien des Affaires étrangères Ibrahim al Djaafari.
Le déploiement de 150 militaires turcs ce mois-ci sur la base militaire de Bachika, dans le nord de l'Irak, a conduit Bagdad à accuser Ankara de violer sa souveraineté et à saisir le Conseil de sécurité de l'ONU.
La Turquie a retiré par la suite une partie de ses troupes, transférée vers une autre base située au Kurdistan autonome irakien. Ankara a assuré que les troupes continueraient de se retirer de la province de Ninive où se trouve la base de Bachika, sans préciser combien d'hommes cela concernerait.
La Turquie a expliqué avoir déployé une unité de protection dans le nord de l'Irak en raison de risques accrus pour la sécurité près de la base, où certains de ses militaires forment une milice irakienne à la lutte contre l'EI.
/ATS