Un commando de plusieurs dizaines de combattants islamistes a attaqué tôt lundi des casernes de police et de l'armée à Ben Guerdane. Les fusillades ont fait au moins 53 morts.
La télévision tunisienne a diffusé des images de policiers et de militaires tapis sur les toits et dans l'embrasure des portes tandis que des tirs résonnaient dans le centre de la ville. L'armée a finalement repris le contrôle de Ben Guerdane. Les corps des islamistes tués - 35 selon le ministère de l'Intérieur - gisaient dans les rues près des casernes de l'armée.
Les autorités ont bouclé la station balnéaire de Djerba, située non loin de là, et fermé deux postes-frontières avec la Libye. Un couvre-feu est entré en vigueur à Ben Guerdane à 19h00, jusqu'à mardi 05h00.
'J'ai vu un grand nombre d'activistes à l'aube, qui couraient avec leurs Kalachnikov', a dit un habitant, Hussein, par téléphone. 'Ils disaient qu'ils étaient de l'Etat islamique (EI) et qu'ils venaient attaquer l'armée et la police', a-t-il expliqué. On ne sait pas si le commando venait de l'autre côté de la frontière et l'attentat n'a pas été formellement revendiqué.
Cache d'armes
'C'est une attaque sans précédent et très bien organisée. Ils voulaient essayer de contrôler la région de Ben Guerdane et en faire leur nouvelle wilaya', a déclaré à la radio le président tunisien Beji Caïd Essebsi en utilisant le nom utilisé par l'Etat islamique pour les régions qu'il considère comme faisant partie de son califat autoproclamé.
Au total, l'armée a tué 35 islamistes et en a arrêté six, a indiqué le ministère de l'Intérieur. En outre, sept civils et 11 militaires ont été tués, a-t-on appris auprès des hôpitaux et des services de sécurité.
L'armée a par la suite découvert une importante cache d'armes à Ben Guerdane, a indiqué un membre des services de sécurité. 'Si l'armée n'avait pas été prête, les terroristes auraient pu hisser leur drapeau à Ben Guerdane et auraient remporté une victoire symbolique', a déclaré Abdelhamid Jelassi, vice-président du parti islamiste Ennahda, qui fait partie de la coalition au pouvoir à Tunis.
A Paris, le ministère français des Affaires étrangères a estimé que cette nouvelle attaque menée 'par des terroristes venant du territoire libyen' renforçait 'l'urgence d'une solution politique en Libye'.
/ATS