Les miliciens houthis, d'obédience chiite, ont bloqué lundi les accès de l'université de Sanaa, la capitale du Yémen, pour empêcher des manifestants hostiles à leur présence de s'y rassembler. En outre, le syndicat des journalistes yéménites a dénoncé dimanche la détention par les Houthis de deux journalistes.
Les miliciens ont barré les routes menant au campus universitaire, dans le nord de la capitale, après un appel à une manifestation lancé par des partis politiques et des représentants de la société civile, ont indiqué des activistes et des témoins sur place.
Les houthis ont tiré en l'air à balles réelles dimanche pour disperser, au lendemain d'une importante marche de leurs opposants, un début de manifestation à l'université de Sanaa. A cette occasion, plusieurs manifestants ainsi que des journalistes ont été arrêtés.
Après un sit-in devant le poste de police où les houthis détenaient les journalistes, deux d'entre eux ont été remis en liberté en contrepartie d'un 'engagement écrit' à ne plus couvrir de manifestation à Sanaa, a indiqué Mohammed Saleh al-Saadi, un militant de la société civile.
Le syndicat des journalistes yéménites a dénoncé dimanche la détention de ces deux journalistes, Samed al-Samei du quotidien 'Aloula' et Yahia al-Qabati du site en ligne Aleshteraki.net. L'association a également protesté contre la brève détention d'un photographe de l'agence Reuters, Mohammed al-Sayaghi, et une agression contre une journaliste freelance.
'Arrogance'
Au niveau politique, quatre partis ont annoncé tard dimanche la fin des contacts avec les houthis pour convaincre le président Abd Rabbo Mansour Hadi de revenir sur sa démission. Abdallah Noomane, chef du parti unioniste nassérien, a annoncé ce retrait, en accusant, dans une déclaration à la presse, les houthis d''arrogance'.
Outre cette formation, le parti socialiste, Al-Islah (islamiste) et Al-Rachad (salafiste) étaient engagés dans ces contacts.
Le président Hadi a présenté jeudi sa démission en estimant que le pays était arrivé dans une 'impasse totale' après le coup de force des houthis à Sanaa où ils ont pris le contrôle du palais présidentiel.
/ATS