Zeid dénonce le silence à l'ONU sur le retour des nationalismes

Le Haut commissaire aux droit de l'homme a eu droit à une 'ovation debout' à Genève pour son ...
Zeid dénonce le silence à l'ONU sur le retour des nationalismes

Zeid dénonce le

Photo: KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI

Le Haut commissaire aux droits de l'homme a eu droit à une 'ovation debout' à Genève pour son dernier discours au début du Conseil des droits de l'homme. Zeid Raad al-Hussein a dénoncé lundi 'le silence à l'ONU' face au retour des nationalismes qu'il a souvent ciblé.

'Le nationalisme est l'opposé de l'ONU', 'son ennemi', a expliqué le Jordanien à l'ouverture de trois semaines de travaux de l'enceinte. Dans un discours achevé par une 'ovation debout' mais des applaudissements mesurés, il a appelé les Etats membres à 'faire davantage' et 'travailler plus dur'. Pour que la Déclaration des droits de l'homme, qui aura 70 ans en décembre, et ces droits soient davantage honorés dans le monde.

M. Zeid a dénoncé à plusieurs reprises la politique du président américain Donald Trump. Lundi encore, il a à nouveau ciblé la décision 'déraisonnable' des Etats-Unis de séparer migrants adultes et enfants, dont il demande l'abrogation et que son bureau avait récemment considérée comme 'illégale'.

La menace d'un retrait américain du Conseil, notamment après le vote de l'envoi d'une Commission d'enquête dans la bande Gaza, va peser sur les travaux de l'enceinte. M. Zeid a demandé à Israël d'accorder un accès à ces spécialistes.

Rohingyas, Cachemire et Yémen

Mais il a immédiatement été remis en cause par le discours du ministre britannique des affaires étrangères Boris Johnson. Allié des Etats-Unis, celui-ci a dit que son pays s'opposerait 'l'année prochaine' à toute résolution liée au point permanent à l'ordre du jour 'disproportionné' contre Israël sans réforme de cette question.

Un abandon de cette question systématique constitue l'une des trois demandes américaines de réforme du Conseil. Avec celles de conditions d'élection plus strictes mais aussi davantage de possibilités d'expulser un Etat de cette enceinte.

Au début d'une session qui devrait être notamment marquée par plusieurs discussions sur les femmes, M. Johnson a aussi lancé un plaidoyer pour l'éducation des jeunes femmes dans le monde. Avant la présentation du premier rapport du nouvel expert indépendant sur les LGBTI dont le mandat est controversé pour certains pays.

Celui-ci a appelé les Etats à oeuvrer rapidement contre la violence et les discriminations contre personnes, qui n'épargnent 'aucun Etat, ni région'. La Suisse a déploré que les LGBTI soient 'criminalisés' encore dans de nombreux pays, où habitent plus de 3 milliards de personnes, parfois même jusqu'à la peine de mort.

De son côté, parmi les situations qu'il a mentionnées, le Haut commissaire a répété que 'des indications d'attaques bien organisées, répandues et systématiques continuent de cibler les Rohingyas' dans l'Etat birman de Rakhine. Et de condamner à nouveau 'de possibles actes de génocide'. Mais aussi de nombreux abus depuis plusieurs mois dans les Etats de Kachin et de Shan.

Femme souhaitée par Guterres

M. Zeid a fait part de sa 'grave préoccupation' sur l'offensive de la coalition menée par l'Arabie saoudite à Hodeïdah, au Yémen. Comme annoncé dans un rapport publié la semaine dernière, il demande au Conseil l'envoi d'une Commission d'enquête sur la situation au Cachemire, aussi bien en Inde qu'au Pakistan.

Les récentes violences au Nicaragua, dans lesquelles près de 180 personnes ont été tuées, 'pourraient bien' demander aussi un mécanisme international d'investigations, selon lui.

M. Zeid quittera ses fonctions fin août. 'C'est la responsabilité la plus difficile, la plus difficile et la plus satisfaisante dont j'ai eu la charge', a-t-il affirmé.

Pour lui succéder, plusieurs noms circulent. Comme l'ancienne présidente chilienne Michelle Bachelet, qui ne serait toutefois pas intéressée, l'ancienne directrice générale de l'UNESCO Irina Bokova, considérée comme proche de la Russie, la récente présidente argentine de la Cour pénale internationale (CPI) Silvia Fernandez de Gurmendi ou le conseiller spécial de l'ONU sur la prévention du génocide Adama Dieng. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres ne cache pas sa préférence pour une femme.

/ATS
 

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