Les jeux vidéo ont la cote et leurs ventes prennent l’ascenseur. En France, c’est plus 18 % en 2017. Un phénomène qui se retrouve dans notre pays et qui s’explique notamment par la numérisation croissante des jeux
Le marché des jeux vidéo est en plein essor. L’an dernier, la croissance du secteur français s’est portée à plus 18 %. Les ventes comprennent les PC et consoles ainsi que les jeux. Ces derniers sont également consommés de manière dématérialisée, c’est-à-dire via des plateformes ou des téléphones mobiles par exemple.
La Suisse n’échappe pas à ce phénomène. Le marché global des jeux vidéo a brassé 226 millions de francs en 2015. La tendance à l’accélération est aussi perceptible dans notre pays. Yannick Rochat, premier assistant à l’université de Lausanne (UNIL) et membre du Game-Lab, groupe d’étude sur les jeux vidéo, explique cette augmentation par différents facteurs : « Le phénomène peut s’expliquer par le fait que le marché s’agrandit sans cesse. La pratique du jeu a toujours été présente dans notre société, mais actuellement beaucoup se font sous un format numérique. À partir du moment où toute une partie de la pratique du jeu passe sur le marché mobile, cela représente un apport énorme ». Le post-doctorant de l’UNIL explique aussi cette augmentation par un changement du regard de la société. « Il y a également une meilleure acceptation du jeu et du jeu vidéo dans notre société. Ce n’est plus un tabou et c’est devenu une pratique d’adulte. On ne se cache plus comme adulte lorsque l’on joue », précise-il.
Pas de danger pour le lien social
Plus de PC, de console et de jeux, mais qu’en est-il des interactions sociales ? Les rapports réels entre êtres humains ne sont-ils pas mis en danger par l’explosion des jeux vidéo et donc du virtuel ? Yannick Rochat ne partage pas cette crainte et en prend même le contre-pied. « Les jeux vidéo sont aujourd’hui beaucoup de lieux de socialisation. C’est notamment le cas avec les applications et les jeux qui sont sur Facebook. Il existe aussi énormément de gens qui jouent en ligne, que cela soit sur Xbox, Playstation ou sur PC. Ces plateformes de jeux en ligne sont aussi devenues des medias sociaux en soi. Il est possible d’y parler et pas forcément de jeux. Donc, finalement, il n’existe pas d’isolement par le jeu vidéo, mais au contraire une pratique de sociabilité qui s’étend, même lorsque l’on n’est pas forcément tous au même endroit », conclue Yannick Rochat.
Selon la faîtière des jeux vidéo « Swiss Interactive Entertainment Association », la simulation de football FIFA 18 occupe la première place des ventes dans notre pays. Elle est suivie de Mario kart deluxe et de Mario party : the top 100. /jrg